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 paroît  quelquefois  noir,  suivant  les  incidences  de la  lumière,  et  c'est  
 là,  sans  doute,  ce  qui  aura  produit  l'erreur  de Buffon.  Ce  naturaliste,  
 d'ailleurs,  n'a  jamais  attaché  une  grande  importance à  l'exactitude  
 minutieuse  des  descriptions.  Cette  exactitude  lui  sembloit  trop  incompatible  
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 avec  l'élégance  du  style.  
 L'Ara  maracana  est  très-commun  dans  toute la  Guiane.  On  en  voit  
 là  des  troupes  innombrables  qui  se jettent  sur  les  plantations à  café,  
 où  ces  oiseaux,  friands  de la  pulpe  de  ce  fruit,  quand il  est  mûr,  
 causent  un  grand  dégât.  Un  de  mes  amis, M.  de  Baize,  nouvellement  
 arrivé  de  Surinam,  m'a  assuré  qu'il  en  avoit  vu  par  milliers, et  tué  
 quelquefois  jusqu'à  cinquante  dans  un  jour.  On  en fait  d'excellentes  
 soupes,  et  les  petits  sont  très-délicats,  rôtis.  
 Ce  que  dit  Buffon,  relativement à la  rareté  de  cette  espèce à la  
 Guiane,  doit  se  rapporter à  celle  du  grand  Ara  vert,  ou  Ara  militaire,  
 avec  laquelle il l'a  confondue  mal à  propos. 11 est  probable,  au  reste,  
 que  l'Ara  maracana  est  aussi  commun à  Cayenne  qu'à  Surinam,  puisqu'il  
 n'y a  que  soixante  lieues  de  distance  d'une  de  ces  colonies à  
 l'autre,  et  qu'elles  ont  les  mêmes  productions.  
 Les  deux  individus,  mâle  et  femelle,  dont  je  donne la  figure,  
 planches  n.o s 8  et  9,  font  partie  de  ma  collection.