6o H I S T O I R E N A T U R E L L E
du dessous de l'aile sont d'un bleu violacé. Les grandes pennes alaires
sont, en dehors, d'un bleu vif, et intérieurement, d'un noir glacé,
ainsi qu'à leur revers. Les secondaires sont mélangées de vert et de
bleu, extérieurement Les quatre premières pennes les plus extérieures
de la queue, qui est étagée comme celles de toutes les Perruches dont
nous parlons dans cette série, sont, extérieurement, d'un lilas tendre,
qui, s'éclaircissant toujours davantage, blanchit vers la pointe de chacune
de ces pennes. La suivante de chaque côté est, extérieurement,
d'un beau bleu d'azur; et, enfui, les deux dernières, celles du milieu
de la queue, sont en entier d'un vert gai. Toutes, à l'exception de
ces dernières, sont noires dans leurs barbes intérieures, et à leur
revers, dans la partie cachée par les recouvremens rouges du dessus
de la queue. Nous observerons que la couleur lilas des pennes latérales
varie de teinte, suivant le; incidences de la lumière, au point
môme de paroître presque blanche dans certaine position, tandis
que dans telle autre elle est du bleu d'azur le plus vif. Les pieds
sont gris; les ongles et le bec, gris-bruns, et les yeux, rouges.
Quoiqu'à cette description très-détaillée on reconnoisse toujours
notre joli»; Perruche, on ne sauroit se faire une juste idée de toute
son élégance, sans jeter les yeux sur les figures que nous en publions
ici; car toutes ses couleurs ont un jeu tel que chaque position différente
les varie à l'infini, et en change les nuances et le ton, à mesure
que les rayons de la lumière sont plus ou moins obliques. Il a fallu,
j'en conviens, les talens réunis du citoyen Barraban, chargé actuellement
de tous les dessins de cet ouvrage, du citoyen Bouquet, qui
en dirige la gravure, et enfui du citoyen Langlois, qui les imprime
en couleur, pour avoir rendu avec autant de vérité ce bel oiseau.
Je me complais à retracer ici les noms de ces célèbres artistes, afin
que le public leur accorde à chacun le tribut d'éloge qu'ils ont certainement
droit d'en attendre : quant à moi, qu'il me soit permis de
témoigner publiquement nia reconnoissance à chacun de ces habiles
eoopérateurs dans une partie aussi essentielle de mes ouvrages.
La Perruche omnicolore habile les régions australes. L'individu dont
nous publions l'histoire, a vécu quelque temps chez iVIadame Bonaparte,
épouse du premier Consul de la République françoise. J'en ai vu un
autre, semblable, dans la collection de M. Raye de Breukelervaert,
à Amsterdam, et enfin un troisième, dont je pris le dessin, dans
un cabinet à Leyde, chez une dame hollandoise dont j'ai oublié le
nom. Ce dernier étant un peu différent des autres, nous l'avons