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 Cette  espèce  est  très - commune,  et se  trouve  dans  beaucoup  de  
 collections.  On  en  voit  deux  individus  fort  beaux  au cabinet  d'histoire  
 naturelle  de  Paris.  Le  citoyen  Maugé, à  son  retour  des  Antilles,  les  
 y a  déposés  avec  beaucoup  d'autres  objets  précieux,  recueillis  par  lui  
 dans  son  voyage  d'Amérique  avec  le  capitaine  Baudin.  
 La  Pavouane se  réunit  en  grandes  troupes.  Elle  est  très-babillarde,  
 et  par  conséquent  fort  ennuyeuse  dans  l'état  de  domesticité,  d'autant  
 plus  qu'elle  est  naturellement  fort  méchante,  et  qu'elle  mord  indistinctement  
 tout  le  monde.  Elle  apprend  néanmoins  facilement à  prononcer  
 des  mots,  qu'elle  articule  très-distinctement.  J'en ai  vu  une à  
 Amsterdam,  chez  un  capitaine  de  vaisseau,  qui  récitoit  le pater  tout  
 entier  en  hollandois,  en  se  couchant  sur  le  dos,  et joignant  les  doigts  
 des  deux  pieds  comme  nous  joignons  les  mains  en  priant,  ce  qu'on  
 lui  avoit  appris  durant la  traversée  de  Surinam  en  Hollande.  
 A  Cayenne,  et  généralement  dans  toute la  Guiane, où les  Pavouanes  
 sont  très-nombreuses,  on  les  trouve  dans  les forêts  pendant la  chaleur  
 du  jour.  Le  soir  et  le  matin,  elles  viennent jouir  de la fraîcheur  dans  
 les  savannes  ou  sur  les  arbres  qui  bordent  les  rivières.  Elles  font  
 beaucoup  de  dégâts  dans  les  plantations à  café,  car elles  sont  trèsfriandes  
 de la  pulpe  de  ce  fruit. Buffon  rapporte  qu'elles se  nourrissent  
 de  préférence, à  Cayenne,  du  petit  fruit  d'un  grand  arbre  
 que  dans  le  pays  on  nomme Y immortel,  et  que  Tournefort a  désigné  
 sous  le  nom  de Corallodendron.