I) E S P E R R O Q U E T S. 71
enluminées, n.° 5 2 8 , sous le nom de Perruche illinoise. La description
de ]ïu(lbn dit que le bas-ventre est jaune, tandis que la figure présente
l'oiseau avec tout le dessous du corps jaune. Est-ce la i'aute
des enlumineurs, ou bien, celte figure a-t-elle été faite d'après un
individu qui avoit effectivement tout le dessous du corps jaune ?
C'est ce qu'il seroit sans doute difficile de décider. Cependant, si
c'est inadvertance de la part des coloristes, il faut convenir que le
hasard a, cette fois, servi l'auteur, puisque la Perruche à face jaune
offre réellement une variété (variété qui n'est pourtant qu'un effet
de la domesticité) dont tout le dessous du corps est entièrement
d'un beau jaune. Nous allons, au reste, donner la description de
l'espèce d'après des individus tués dans les bois et, par conséquent,
dans leur état parfait : nous en ferons ensuite connoitre les variétés
principales.
Le mâle a le front, les joues et la gorge, c'est-à-dire toute la face,
d'un beau jaune. Les plumes de la poitrine sont d'un gris rouxjaunâtre,
nué d'une légère teinte verdàtre, couleur très-difficile à
exprimer par des mots, et pour laquelle nous renvoyons le lecteur
à la planche très-exacte que nous donnons de l'oiseau. Le dessus de
la tête est bleuâtre. Le cou, le dos, les scapulaires, le croupion, le
dessus de la queue, toute la partie supérieure du corps, sont d'un
beau vert luisant, ainsi que les couvertures des ailes. Les grandes
pennes de celles - ci sont toutes bleues, tandis que leurs moyennes
ne le sont que sur leurs bords extérieurs. Les flancs, le ventre et
les couvertures du dessous de la queue sont d'un vert clair, mêlé de
jaune sur le ventre. Le revers des pennes alaires est d'un noir bruni,
et celui de la queue, d'un jaune brun. Le bec et les pieds sont grisâtres,
et les yeux d'un jaune foncé. On remarque bien autour des
yeux un petit espace nu, mais qui n'est pas aussi fortement prononcé
que dans les espèces que nous avons comprises parmi les Perruches
Aras. Nous avons déjà eu occasion d'observer que toutes les Perruches,
et même beaucoup de Perroquets, avoient les yeux circonscrits par
un espace nu, plus ou moins grand, espace que les empailleurs d'oiseaux
agrandissent souvent beaucoup, en bourrant outre mesure la
cavité des yeux, après les avoir arrachés. Cette opération, lorsqu'elle
se fait par le dehors, étend prodigieusement les paupières. Il est donc
extrêmement utile de voir la nature vivante pour déterminer avec
exactitude certains caractères, que dénaturent ou détruisent totalement
les mains mal-adroites de la plupart des préparateurs d'oiseaux.