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 LA  P E R R U C H E  LORI  
 A  C H A P E R O N  BLEU.  
 Taille  moyenne;  corps  épais;  queue  pointue,  et  moitié  moins  longue  que  le  
 corps;  ailes vert  sombre,  violacé  et  coupé  de  rouge;  queue  cramoisi;  chaperon  
 et  large  tache  bleus,  couvrant  tout  le  sternum;  face  rouge;  bec  petit  et  rouge;  
 pieds gris.  
 PLANCHE LIV.  
 JE  crois  cette  charmante  et  rare  Perruche  absolument  nouvelle;  du  
 moins  ne la  reconnois-je  dans  aucune  des  descriptions  et  des figures  
 qu'on a publiées jusqu'ici  des oiseaux  de sa sorte. J'avouerai  cependant  
 qu'il  est  extrêmement difficile  de  ne  pas se  méprendre à  cet  égard,  
 quand  on  considère la  quantité  prodigieuse  de  descriptions  tronquées  
 qu'on  nous a données  d'un  même  oiseau, et  qui  toutes  diffèrent,  nonseulement  
 de  l'oiseau,  mais  même  entrelles,  quoiqu'elles  ne  soient  
 guères  pour la  plupart  que  des  copies  les  unes  des  autres.  Je  penserois  
 donc  que,  puisque  cette  histoire  des oiseaux  que  je  publie à  
 mon  tour,  n'est  pas  le  fruit  d'une  froide  compilation  ni  d'une  étude  
 superficielle,  mais  le  résultat  d'observations  suivies avec  exactitude,  et  
 que  mes  descriptions  ne  sont faites  que  d'après  nature;  je  penserois,  
 dis-je,  que,  dans le cas  d'un  doute, il  vaudroit  mieux  n'avoir  aucun  
 égard à  ce  qui a  été fait  par les  autres;  car  donner  un  nom  nouveau  
 à  un  oiseau,  qu'on fait  d'ailleurs  parfaitement  connoître  une fois  
 pour  toutes,  est  sans  doute  un  moindre  mal  que  ne le  sont  toutes  
 ces  prétendues  synonymies  qui  ne  font  que  perpétuer  des  erreurs  
 malheureusement  déjà  trop  nombreuses. II  est  temps  que la  vérité  
 prenne la  place  du  mensonge,  et  que  surtout  l'exactitude  remplace  
 cette  charlatanerie  de  certains  faiseurs  de  livres  qui,  n'ayant  pas  en  
 eux-mêmes  les  connoissances  nécessaires  pour  étendre  les  progrès  
 d'une  science,  abusent,  et  du  goût  du  siècle  pour  l'étude  de  l'histoire  
 naturelle,  et  de la  crédulité  publique,  pour  donner  sous  des  couleurs  
 nouvelles  et  sans  choix  les  découvertes  des  autres,  après  les  avoir  
 tourmentées  de  mille  manières  pour les  déguiser.  Je  ne  pardonne  pas  
 à  l'écrivain,  quel  qu'il  soit,  qui se  pare  ainsi  de la  dépouille  dautrui,  
 quelque  peine  qu'il se  soit  donnée  pour  en  rassortir les  lambeaux.