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 L A  P E R R U C H E  I N G A M B E .  
 PLANCHE XXXII  
 Taille  svelte  et  allongée;  tète  petite;  queue  plus  longue  que  le  corps,  et fort  
 pointue; tarses  longs  el  grêles ;  ongles  presque  droits;  ligne  rouge  sur  le  bord  
 du  front;  couleur d'un vert  jaunâtre, à  bandes transversales d'un  brun  noir  sur  
 toutes  les  plumes ;  bec  et  pieds jaunâtres ; ongles  noirs.  
 CETTE  Perruche,  très-remarquable  par la longueur  extraordinaire  de  
 ses  tarses,  par  ses  ongles  presque  droits,  sa  petite  tête  et la fbiblesse  
 de  son  bec à  mandibule  inférieure  très-évasée  et  renflée  sur  les  côtés,  
 présente  des  caractères si  particuliers,  qu'en se  distinguant  de  toutes  
 les  autres  Perruches,  elle  semble  s'éloigner  du  genre  même  des  
 Perroquets.  En  destinant  cet  oiseau à  un  genre  de  vie  différent  de  
 celui  du  reste  des  Perruches, la  nature l'a  aussi  organisé  de  manière  
 à  ce  qu'il  pût  subvenir à  des  besoins  qu'il  est  obligé  de  satisfaire à  
 terre  en  cherchant sa  nourriture  parmi  les  hautes  herbes,  dont  les  
 Perroquets  auraient,  en  général,  beaucoup  de  peine à se  débarrasser,  
 à  cause  de  leurs  ongles  crochus  et  de  leurs  tarses  si  courts  qu'ils  
 s'y  appuient  lors  même  qu'ils  marchent.  Celui-ci,  au  contraire,  est  
 monté  sur  de  longues  jambes  qui,  en  élevant  son  corps,  lui  permettent  
 de se  mouvoir  avec  facilité.  Des  ongles  crochus,  surtout  par  
 derrière,  l'auroient  sans  cesse  arrêté  dans sa  marche,  en  accrochant  
 les plantes  basses et les herbes; aussi  ses ongles  sont-ils  presque  droits,  
 comme  l'ongle  postérieur  de  l'alouette,  destinée  aussi à  chercher à  
 terre sa  nourriture.  
 Nous  sommes  fâchés  que la  pénurie  de  renseignemens  nous  empêche  
 de  rien  ajouter  sur  les  moeurs  et  les  habitudes  de  cette  espèce;  
 son  histoire  offrirait  nécessairement  des  traits  par  où  elle  contrasterait  
 autant  au  moral  avec  les  autres  Perruches,  qu'elle  en  diffère  
 par sa  conformation  physique :  on  peut  même  d'avance  conclure  de  
 celle  de  ses  pieds,  que la  Perruche  ingambe  ne  niche  pas  dans  des  
 trous  d'arbres,  comme  les  autres  Perroquets,  puisque  les  ongles  
 presque  droits  de  ses  doigts  de  devant  ne  pourraient la  soutenir  sur  
 le  bord  de  ces  trous,  où il  faudrait  de  toute  nécessité  qu'elle  s'accrochât  
 un  moment  avant  de se  glisser  dedans.