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 Nous  ne  connoissons  pas  du  tout  le  pays  de  cette  Perruche,  que  
 Buflon .  sur  les  planches  de  son  ouvrage,  place  aux  Terres  magellaniques, 
   tandis  que  dans sa  description, « il  n'y a  pas  lieu à  croire,  
 «  dit-il,  que  les  Perroquets  habitent à  de si  hautes  latitudes. M  
 Buflon  peut  avoir  raison  jusqu'à  un  certain  point  dans la  dernière  
 de  ces  assertions  contradictoires.  Mais  nous  remarquerons  qu'il la  
 l'ait  porter  sur  un  principe  laux  en  lui-même,  car il  n'est  pas  exact  
 de  dire  que  les  Perroquets  ne  vivent  que  de  fruits  tendres  et  succulens  
 : il  est,  au  contraire,  prouvé  qu'ils  préfèrent  toujours  les  
 noyaux  ou  les  pépins  des  fruits  aux  fruits  eux-mêmes.  S'il  est  vrai  
 que  les  Terres  magellaniques  produisent  beaucoup  de  baies  sauvages  
 (dont  les  pépins  sont  ordinairement  fort  gros), il  pourroil  bien  se  
 faire  que  quelques  Perruches  ou  Perroquets s'y  transportassent  dans  
 certaines  saisons  de  l'année,  pour  en  profiter.  Dans  mon  voyage  au  
 Cap  de  Bonne-Espérance,  j'ai  trouvé  des  Perroquets  sur  les  hautes  
 montagnes,  où il  fait  des  froids  très-vifs.  Ce  seroit  donc  sans  fondement  
 que  Buflon  trouveroil  qu'il y a  peu  d'apparence  que  ces  
 animaux  franchissent  le  tropique  du  Capricorne.  Quant  aux  Perroquets  
 trouvés  dans la  nouvelle  Zélande  et à la  Terre  de  Diemen  par  
 Cook,  et  que  Buflon  ne  veut  pas  non  plus  admettre,  il  ne  reste  
 aucun  doute  aujourd'hui  sur la  véracité  de  l'illustre  voyageur  anglois.  
 C'est  ainsi  que  des  faits  détruisent  peu à  peu  toutes  les  brillantes  
 théories  de  l'imagination.