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bec est blanc et les pieds sont gris. Dans cette figure, en outre, la
queue est coupée carrément; ses couvertures de dessous sont jaunes,
et les yeux entourés d'une large peau nue, blanche ; la gorge et les
joues, enfin, y sont couvertes de longues plumes, comme chez, les
Cacatoès : or, dans sa description, Bullon ne dit pas un mot de
tous ces caractères. Ma Perruche, ayant la queue pointue, les plumes
de la gorge et celles de la face très-petites, et n'ayant de partie
nue que la paupière, n'est donc pas le Sosové de Buffon : la figure
à laquelle renvoie ce naturaliste, n'est donc pas celle de son Sosové.
J'avouerai, d'ailleurs, que je ne connois aucune Perruche, soit de
Cayenne ou de tout autre pays, qui ressemble à la description ou
à la figure de ce Sosové, quoique Bulïbn en dise l'espèce très-commune
à la Guiane, vers l'Oyapoc et l'Amazone. Espérons qu'elle nous
parviendra un jour, et, en attendant, ne chargeons pas la liste des
Perruches avérées, de noms dont les sujets pourroient bien n'avoir
jamais existé. Buffon l'aura décrite, cette espèce, d'après quelque
figure, et non d'après un individu. Celte supercherie lui est familière,
ainsi que pourroient s'en convaincre tous ceux qui porteroient
sur ses descriptions et ses figures l'attention que j'y ai portée moimême.
Il est probable que le bec étoit blanc sur la figure qu'il avoit
sous les yeux en décrivant son Sosové : sur celle que j'ai consultée
dans ses ouvrages, il est rouge : dans tel autre exemplaire il est peutêtre
jaune. Comment ne pas s'égarer en voulant se frayer un passage
à travers toutes ces discordances? Ne vaudroil-il pas mieux s'ouvrir
une roule nouvelle et sûre?
Revenons à notre Perruche à tache souci, à laquelle cependant
on rendroit le nom de Sosové, dans le cas que ce fût à elle que les
naturels de la Guiane l'eussent donné par hasard.
Le caractère le plus saillant de la Perruche dont il est question
dans cet article, est une grande tache d'un beau souci vif, qui occupe
tout le milieu du bord extérieur de l'aile ; car ce sont précisément
ces grandes couvertures, avant la forme de petites pennes, qui, dans
tous les oiseaux, couvrent le pied des grandes plumes des ailes, et
que plusieurs naturalistes ont nommées, je crois, aile bâtarde, qui
sont de cette couleur. Elles sont ici au nombre de sept, et toutes
du même jaune-souci : cette même couleur, un peu moins prononcée
cependant, tache encore quelques - unes des autres couvertures du
bord de l'aile, en remontant vers le poignet. On en aperçoit, enfin,
une teinte, mais presque insensible, directement sous la gorge. Le