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 LIE  naturaliste  qui  veut  embrasser à  la  fois  toutes  les  
 parties  du  vaste  règne  organique,  et  donner  une  histoire  
 de  toutes  ses  productions,  ne  peut,  quelque  zèle  qu'il y  
 apporte,  entrer  dans  tous  les  détails  nécessaires à  la  connoissance  
 des  animaux  dont  il  traite.  Il  ne  peut  qu'en  
 parler  d'une  manière  superficielle,  et  quelquefois  d'après  
 les  récits  les  plus  disparates.  Il  n'y a  que  les  savans  modestes  
 qui  se  bornent à  l'histoire  de  quelques  genres,  qui  
 puissent  espérer  d'en  bien  faire  connoître  les  espèces.  
 C'est  ainsi  que  celui  qui,  du  sommet  d'une  montagne  
 très - escarpée,  voudroit  décrire  les  vastes  régions  dont  
 il  scroit  environné,  tomberoit  nécessairement  dans  des  
 méprises  très-multipliées,  tandis  que  celui  qui  descendroit  
 dans  la  vallée,  pour  en  visiter  une  partie,  découvrirait  
 des  objets  nouveaux,  qui  auroient  certainement  
 échappé  aux  regards  du  premier, à cause  de  l'éloignement.  
 Cette  considération  doit  suffire  pour  montrer  combien  
 les  traités  particuliers  servent a  l'avancement  de la  science.  
 On  peut  dire  que  l'histoire  naturelle  ne  fera  de  véritables  
 progrès  que  lorsqu'on  pourra  former  un  traité  général  de  
 tous  les  traités  faits  sur  chacune  de  ses  parties.