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 Le  citoyen  La  Billardière,  connu  par  son  intéressant voyage à la  
 recherche  de  Lapeyrouse, fait  quelque  mention  de  cette  Perruche,  
 qu'il a  trouvée  au  Cap  de  Diemen,  mais  dont il  rapporte  seulement  
 qu'elle  ne  fréquente  pas  les  arbres,  qu'elle se  tient à  terre,  et  qu'elle  
 y  court  fort  vite;  ce  qu'il  étoit facile  de  pressentir,  et  ce  que j'avois  
 en effet  soupçonné  en  voyant  pour la  première fois  cet  oiseau,  que  
 je  commis  depuis  plus  de  dix  ans,  et  que  j'ai  étudié  dans  plusieurs  
 cabinets  chez mes  amis  en Hollande. Nous  l'avons surnommé ingambe,  
 parce  que sa  marche,  très-vite  et  bien  plus  régulière  que la  leur,  le  
 distingue  éminemment  de  tous ses  eongénaires :  les  Perroquets  en  
 général  montrent,  comme  on  sait,  dans  cet  exercice, une  mal-adresse,  
 une  gaucherie  caractérisées.  
 Notre  Perruche offre  aussi,  par la  bigarrure  de  son  plumage,  des  
 traits  auxquels il  est  toujours facile  de la  reconnoître;  car si  l'on  en  
 excepte  le  front,  que  traverse  une  ligne  rouge,  elle  est  partout  rayée  
 de  noir  sur  un  fond  vert,  imprégné  d'une  forte  teinte  jaune,  mais  
 plus  approchant  de  cette  dernière  couleur  sur  tout  le  dessous  du  
 corps  que  sur  le  dessus,  où  les  rayures  sont  plus  larges  et  plus  
 prononcées.  La  queue,  qui  est  très - pointue,  présente  des  bandes  
 régulières,  noires,  en  forme  de V  très-ouvert,  sur  un  fond  jaunâtre.  
 Les  premières  pennes  des  ailes  sont  d'un  vert  gai, et  ondées  de jaune.  
 Le  bec  est  jaunâtre  vers sa  pointe,  et  d'un  gris  brun à sa  base.  Les  
 pieds  sont  d'un  jaune  bruni,  et  les  ongles,  noirs.  
 Des  trois  individus  que  nous  avons  vus  de  cette  espèce,  l'un fait  
 partie  du  cabinet  de  M. Raye  de Breukelervaert,  d'Amsterdam;  l'autre  
 appartient à M. Gevers-Arntz,  de  Rotterdam,  et  le  troisième se  trouve  
 à  Paris,  au  Muséum  d'histoire  naturelle.  C'est  ce  dernier  que  nous  
 avons  représenté  de grandeur  naturelle  sur nos planches. Nous  pensons  
 qu'il diffère  des  deux  autres, mais  légèrement,  ou  peut-être  même  par  
 le  sexe  ou  par l'âge  seulement.  Je  crois,  par  exemple,  me  rappeler  
 qu'il  est  moins  grand  que  celui  de  M.  Raye  de  Breukelervaert;  que  
 chez  lui  les  rayures  sont  moins  distinctes,  et  que  le  fond  de  couleur  
 y  est  moins jaune  que  chez  ce dernier : nous  nous  proposons, au  reste,  
 de  nous  en  assurer  dans  un voyage  que  nous  devons  faire  incessamment  
 en  Hollande,  et  de  placer  sous  le  même  numéro, à  côté  de  
 l'individu  que  nous  publions  aujourd'hui,  le  portrait  de  celui  que  
 nous  venons  de  lui  comparer, si  les  différences  que  nous  soupçonnons  
 entr eux se  trouvent  confirmées.