encore trouvé de Perroquet à queue fourchue. Il nest donc pas de
Perruche, pas même d’oiseau, qui, à la rigueur, ait la queue également
étagée. Buffon n’a pas, sans doute, voulu désigner par là des
queues dont les pennes correspondantes seroient également étagées ;
car alors sa désignation de Perruches a queue inégalement etagee
donneroit une idée fausse, puisqu’il n’est pas une Perruche, pas un
oiseau quelconque, dont les pennes correspondantes de la queue,
même des ailes, ne soient exactement égales entr’elles, et conformées
de la même manière, du moins dans 1 état naturel et lorsque les
plumes ont acquis toute leur croissance : je dis du moins dans letat
naturel, parce que, dans la mue, un oiseau offre à cet égard différentes
variations, qu’aura causées le retard de la crue d une plume,
d’un côté, tandis que, de l’autre, sa correspondante aura acquis
toute sa longueur. L’état de domesticité cause aussi, sous ce rapport,
beaucoup de variations : j ’ai vu des Perruches, dans cet état, avoir
réellement la queue inégalement étagée, si inégalement même quaucune
des plumes n’avoit la même dimension que celle qui lui cor-
respondoit. Il arrive, enfin, quelquefois, que des plumes latérales sont
beaucoup plus longues que d’autres,'plus voisines du milieu, que celles
du milieu même de la queue. Mais combien de fois tous ces jeux de
la nature, ou, pour mieux dire, ces monstruosités produites par un
dérangement physique, si commun chez les animaux tenus en cage,
n’ont-ils pas occasioné de méprises, en faisant illusion aux naturalistes
de cabinets ! Nous avons' déjà vu que Buffon avoit décrit la Perruche
à collier rose parmi ses Perruches à queue inégalement étagée, parce
qu’il n’en avoit vu que des individus pris dans l’état de domesticité,
où toutes les Perruches deviennent, en effet, assez souvent, et dans
toute la force du terme, des Perruches à queue très - inégalement
étagée. Nous verrons ailleurs que le manque des deux pennes intermédiaires
de la queue d’une de nos Perruches à queue en flèche a fait
commettre à ce grand naturaliste l’erreur contraire, c’est-à-dire, qu’il
a fait de cette Perruche une Perruche à queue également étagée : il n’est
cependant pas bien difficile de s’assurer si le nombre des pennes de
la queue, même des ailes, d’un oiseau est complet; sans même en
savoir le nombre, on s’aperçoit d’abord s’il en manque une ou plusieurs.
Ces vérifications, pour être faciles à faire, n’en sont pas moins
d’une nécessité absolue lorsqu’on veut décrire une espèce ; mais encore
faut-il regarder quelque individu de cette espèce, et attacher quelque
mérite à être exact, mérite assez rare jusqu’à ce jour.
Nous disons que les Perruches à queue en flèche diffèrent des Perruches
à queue fer de lance par le prolongement considérable des
deux pennes intermédiaires de leur queue, deux ou trois fois plus
longues dans quelques espèces que la plus grande latérale : leur queue,
très-élancée, comme l’on voit, prête beaucoup de grâce à ces Perruches.
Il est aussi à remarquer que, sans ces deux pennes intermédiaires,
la queue seroit ordinairement très-courte chez elles, et que, dans la
mue, pendant laquelle ces deux longues pennes se détachent souvent
les premières, ces oiseaux paroissent absolument différens de ce qu ils
sont, leur queue étant alors beaucoup plus courte que leur corps.
Entre ces deux familles de Perruches, au reste, il n’y a aucune autre
différence bien sensible. Cependant les espèces ne sont pas autant
multipliées dans celles à queue en flèche que dans celles à queue fer
de lance : toutes les espèces même que nous connoissons des premières
appartiennent à l’ancien continent.