LA PERRUCHE a l a r g e q u e u e .
P L . L X X V I I I , L X X IX e t L X X X .
Plumage rouge; moustaches b leues; queue b leu e , longue et etagee, mais
s’élargissant beaucoup ; tarses allongés ; b ec jaunâtre.
T o u t e s les Perruches dont nous avons parlé jusqu’ici sont en général
caractérisées par la forme pointue de leur queue, tandis que celle
de cet article, que nous surnommons à large queue, en porte une
qui, en s’élargissant à mesure qu’elle s’allonge, prend un caractère
particulier et tout différent de celui de cette partie des Perruches que
nous avons surnommées à queue en fe r de lance ou à queue en flèche.
La Perruche à large queue diffère encore des autres Perruches en ce
quelle a les tarses plus longs qu’aucune de celles du nouveau continent
et même des Indes. Elle se rapproche donc, par la longueur de
ses tarses, de l’espèce de Perruche que nous avons nommée Perruche
ingambe et qui habite aussi les terres australes. Elle semble donc
très - propre à lier les Perroquets au genre des Touracos , oiseaux
d’Afrique auxquels j ’ai toujours trouvé assez d’analogie avec les Perroquets
pour avoir pressenti que nous découvririons quelque jour un
intermédiaire entr’eux et ces derniers. Il est même plus que probable
que la Perruche dont il est ici question n’est pas la seule qui soit
caractérisée par la largeur de sa queue, et qu’avec le temps nous
découvrirons quelques autres espèces de Perruches à queue également
lar»e, dont les naturalistes pourront former une nouvelle section sous
le nom de Perruches à large queue ; dans ce cas on pourra désigner
celle de cet article sous le nom de Perruche à moustaches bleues ;
car elle est caractérisée par là d’une manière qui la fait toujours
reconnoître, puisqu’elle conserve ses moustaches bleues à travers tous
ses changemens de livrée, laquelle varie à chacun de ses âges.
Nous avons figuré trois individus de cette belle espèce, tous trois
différens dans leurs couleurs principales. Nous en avons vu beaucoup
d’autres différant un peu de ceux-ci, mais pas assez pour que nous
ayons cru nécessaire de les figurer aussi ; car les trois que nous publions
représentent tous les passages du jeune âge à l’âge fait. Notre
n.° 78 présente l’oiseau dans son état parfait et de grandeur naturelle.