LE PERROQUET A GAMAIL BLEU.
P L A N C H E CXIV , L E M A LE .
Taille moyenne; queue très-courte et arrondie; tête, cou et poitrine bleus;
manteau, croupion et couvertures des ailes d’un vert jaunâtre glacé, très-brillant;
grandes pennes alaires bleues; ventre vert; couvertures du dessous de la queue
rouges; bec noir-brun, avec une tache rougeâtre de chaque côté, au-dessous
des narines; pieds gris-brun.
Le Papegay à tête et à gorge bleues; B u f f . pl. enl. n.° 384, sous le nom de Perroquet
■à tête bleue de Cayenne. Perroquet à tête bleue; Edw. Glan. pl. 3i4>
I l faut croire qua l’époque où BufFon è cri voit l’histoire de6 oiseaux,
ce Perroquet étoit moins commun qu’il ne l’a été depuis ; car il le
dit assez rare, même à Cayenne : cependant, lorsqu’il décrit la femelle
de cet oiseau, qu’il a prise et donnée pour une espèce particulière,
il la dit commune à la Guiane. Comment arranger tout cela ? Il nous
suffit de savoir qu’aujourd’hui l’espèce du Perroquet à camail bleu
est très-abondante à Cayenne; car il ne se fait presque jamais de
ce pays-là d’envois d’oiseaux en Europe, qu’on n’y trouve plusieurs
de ses individus, mâles et femelles : aussi la trouve-t-on actuellement
dans la plupart de nos cabinets d’histoire naturelle. Qu’il n’en fût
pas ainsi autrefois, cela ne seroit rien moins qu’étonnant : les oiseaux
qui aiment à vivre aux dépens des cultivateurs, ont dû se rapprocher
des lieux habités et s’y multiplier à mesure que nos plantations leur
ofïroient une nourriture plus abondante et plus de facilité à se la
procurer. Or les oiseaux frugivores sont en général ceux qui savent
le mieux profiter de ces avantages. Les Perroquets, qui d’abord
vivoient dans l’intérieur des bois de la Guiane, ont donc dû se rapprocher
par la suite des habitations. Ceci explique, de la manière la
plus simple, l’apparition soudaine de certains oiseaux dans un pays où
on ne les voyoit point ordinairement. C’est ainsi même qu’aujourd’hui
les plantations nombreuses d’arbres à pins ont attiré dans les environs
de Paris l’espèce du bec croisé, qu’on n’y voyoit point auparavant, et
qui maintenant s’arrête tous les ans au jardin des plantes, où ¡1 trouve
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