
 
        
         
		LA  PERRUCHE  LORI  PAPOU. 
 P L A N C H E   L X X V I I . 
 Taille  petite  et  très-dégagée;  queue  plus  longue  que  le  corps;  plumes  intermédiaires  
 de  la  queue  très-effilées  et  du  double  plus  grandes  que  les  latérales  
 qui  les  précèdent ;  ailes  fort  longues ;  plumage  en  général  rouge  sur  le  cou  et  
 tout  le  dessous  du  corps;  du  bleu  sur  la  nuque,  le   croupion  et  le  ventre;  du  
 jaune jonquille  sur  les  côtés  de  la  poitrine,  ainsi  que  sur  les  ilancs,  et  du  jaune  
 rougeâtre  au  bout  des  plumes  de  la  q ueue;  ailes  et  milieu  de  la  queue  gros  
 vert ;  bec  rouge ;  pieds  brun  rougeâtre. 
 Le  petit  Lori  Papou;  S o n n e r a t ,  Voyage  à  la  nouvelle  Guine'e,  pl.  I I I ,  pag.  175. 
 S eba  est,  je   crois,  le  premier  qui  ait  publié  une  figure  (mauvaise)  
 de  cette  charmante  Perruche,  qu’il  donne pour  un  oiseau  de  Paradis,  
 par  la  raison  que,  cet  oiseau  habitant  le  même  pays  que  les  oiseaux  
 de  Paradis,  les  insulaires  l’y  préparent  de  la  même manière  que  ces  
 derniers,  c’est-à-dire, qu’ils  lui arrachent  les pieds  et les ailes, et qu’ils  
 la  font  sécher  sur  un  roseau ;  c’est  du moins  dans  cet  état  que  nous  
 recevons  ordinairement  tous  les  oiseaux  qui  nous  parviennent  de  ce  
 même  pays  :  aussi  est-il  bien  peu  de  cabinets  où  l’on  trouve  la  Perruche  
 Lori  Papou  dans  son  état  naturel  et  parfait ;  presque  dans  tous  
 on  a  substitué  aux  pieds  et  aux  ailes  qu’on  lui  avoit  arrachés ,  des  
 pieds  et  des  ailes  d’autres  Perruches ;  ce  qui  la  dénature  et  la  rend  
 méconnoissable.  Qui  sait  encore  combien  de  fois  cette  Perruche  aura  
 été  décrite  sous  ses  différens  travestissemens !  Chercher  à  la  recon-  
 noître  dans  tant  de  mauvaises  descriptions  d’oiseaux  encore plus mal  
 vus,  seroit  une  tâche  aussi  inutile  que  fatigante.  Je me bornerai  donc  
 tout  simplement  à  la  faire  connoître  de  manière  à  ce  qu’il  ne  reste  
 plus  aucun  doute  sur  son  existence  comme  espèce  particulière.  Tant  
 de  gens  attachent  un  si  grand mérite  à  fouiller  dans  des  descriptions  
 énigmatiques  pour  y  deviner  des  espèces,  que je leur abandonne cette  
 gloire  pour  ne m’attacher  qu’à  décrire  exactement  ce  que je  connois  
 bien. 
 L’élégante  Perruche  dont  il  est  ici  question  habite  la  terre  des  
 Papoux-,  où  elle  est  très-recherchée  des  naturels,  qui  font  servir  ses  
 belles  plumes  à  leur parure.  J’ai  vu  plus  de  cent  individus  de l’espèce