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 LA PERRUCHE  a   é p a u l e t t e s   r o u g e s . 
 P L A N C H E   L X X IL I . 
 Grande  taille; corps fourni; pennes  intermédiaires de la queue plus longues à peu  
 près  du triple  que les latérales qui les précèdent immédiatement; plumage supérieur  
 vert plein,  inférieur moins  foncé,  et  tirant  plus  au  jaune ;  épaulettes  et b e c  rouges. 
 L a  grande P e rruche  aux ailes  rougeâtres, 4.* espèce à queue  longue et  inégalé; B u f f .  Pl. enl. 
 n-° 23g, sous le nom de Perruche de GcngL  Perruche de Gengi; Bftiss. Ornitlï. t. 4, p. 343. 
 C e t t e   Perruche  est,  à  peu  près,  de  la  même  longueur  que  l’espèce  
 précédente ;  mais  elle  a  le  corps  plus  gros,  plus  fourni,  et  la  queue  
 plus  élancée  dans  ses  deux  pennes  intermédiaires,  trois  fois  aussi  
 longues  que  les  deux  latérales  qui  les  précèdent  immédiatement.  Elle  
 n’a  rien  de  distingué  que  ses  épaulettes  rouges,  lesquelles  font  partie  
 des  couvertures  des  ailes  qui  avoisinent  et  longent  les  scapulaires. 
 Le  reste  du  plumage  est  d’un  vert plein  sur  la  tête,  sur  le  derrière  
 du  cou,  le  dos,  le  croupion,  les  couvertures  du  dessus  de  la  queue,  
 les  pennes  intermédiaires  de  celle-ci,  les  couvertures  des  ailes,  les  
 scapulaires  et  les  pennes  alaires  :  le  rouge  vif des  épaulettes  tranche  
 sur  cette  couleur.  La  gorge,  la  poitrine,  les  flancs,  le  ventre,  les  
 couvertures  du  dessous  de  la  queue,  tout  le  dessous  du  corps  enfin,  
 sont  d’un  vert jaunâtre.  Le  revers  de  la  queue  est  couleur  d’olive.  Le  
 bec  et  les  pieds  sont  d’un  beau  rouge. 
 Cette  espèce  est  fort  rare  dans  nos  cabinets,  car je  n’y  en  ai vu  encore  
 que deux individus, dont l’un  est en ma possession ;  individu que  
 j ’acquis à Paris, à  la vente qui y fut faite du cabinet de feu l’abbé Aubry  
 qui  le  tenoit  de M.  Poivre ;  ce  dernier  l’avoit  apporté  de  Gengi.  C’est  
 d’après  ce même  individu  que Brisson  a  fait  la  description  détaillée  et  
 exacte  qu’il  a  donnée  de  l’espèce;  exacte  à  ceci  près  cependant,  qu’il  
 donne  un  rouge  obscur  aux  épaulettes  :  mais  le  rouge  en  cet  endroit  
 s’étoit  en  effet  éteint  dans  l’individu  vieilli  dans  le  cabinet  de  l’abbé  
 Aubry,  où  d’ailleurs  les  continuelles  fumigations  de  soufre  qu’on  fai-  
 soit  subir  aux  oiseaux  pour  les  préserver  de  la  destruction,  détério-  
 roient  toujours  les  couleurs  de  leur  plumage.  Le  second  individu  que  
 j ’ai  vu  de  l’espèce  et  qui  étoit  parfaitement  conservé,  faisoit  partie  du  
 cabinet  de M.  Holthuysen  d’Amsterdam.  On  pense  bien  que j ai  préféré  
 de  donner ma  description  d’après  celui  de  ces  individus  dont  les  
 couleurs  n’étoient  point  altérées.