déterminons à faire paroître un supplément lorsque nous aurons recueilli
un nombre suffisant d’espèces nouvelles, arrivées trop tard en
Europe pour entrer dans ces deux volumes.
Le Perroquet à face rouge, le mâle, dans son état parfait s entend,
a toute la face, depuis le dessous des yeux jusqu’à la gorge, et même
le devant du cou, d’un rouge vif. Le front et une partie du sommet
de la tête sont d’un blanc laiteux, auquel succède un bleu tendre,
dégénérant insensiblement en un vert foncé, qui va se répandre sur
tout le derrière et les côtés du cou : ce vert fonce est aussi la couleur
du manteau, de toutes les couvertures alaires, du croupion, du
bas du cou, de la poitrine, de tout le plumage en général enfin, si
ce n’est que sur le milieu du sternum se trouve une grande plaque
rouge-brun violâtre,^y formant plastron et descendant jusquau bas-
ventre. Les barbes intérieures du milieu de la queue sont aussi dun
rouge vif, mais qui ne se montre qu’en dessous de celle-ci lorsquelle
est serrée. Nous observerons encore que toutes les plumes vertes de
ce Perroquet paroissent tronquées, se terminant toutes par un lisere
brunâtre, qui les détache les unes des autres. Les grandes pennes
alaires sont bleu de ciel extérieurement et noirâtres dans leur intérieur.
Le même bleu colore également les bords extérieurs des deux
pennes les plus latérales de la queue. Enfin, les dernières pennes
alaires, voisines du dos, sont gros vert. Le bec est blafard; les pieds
sont »ris, et les yeux, qui sont entourés d’une peau blanche, farineuse,
sont rougeâtres. Telles sont les couleurs du Perroquet a face
rouge dans son état naturel, c’est-à-dire, dans l’état sauvage et lorsqu’il
a acquis par l’âge tous ses développemens. Dans l’état de domesticité
nous avons vu des individus de 1 espece dont le rouge de
la face embrassoit le front, et d’autres chez lesquels le blanc du
sommet de la tête s’étendoit sur une partie de la joue : nous y en
avons vu enfin de tapirés, chez qui le rouge s’étoit répandu sur une
partie du corps, et tachetoit quelques couvertures des ailes et les
plumes du cou. Oe sont sans doiite toutes ces différences purement
accidentelles qui ont occasiomé une partie des erreurs dont nous
avons parlé plus haut. Toujours est-il certain que le mâle du Perroquet
de cet article est exactement tel que nous l’avons décrit et
figuré d’après onze individus de divers sexes et âges, tues dans les
bois, que nous avons comparés ensemble, et qui nous avoient été
envoyés directement de Saint-Domingue, où l’espèce paroît être très-
abondante, du moins suivant les informations que nous reçûmes à cet
égard de M. Foulquier, à qui je dois une collection très-précieuse
d oiseaux des contrées de l’Amérique qu’il avoit parcourues pendant
le cours de son intendance à la Guadeloupe, collection d’autant plus
précieuse pour moi que celui qui l’avoit faite avoit eu le soin d’indiquer
le sexe de chacun des individus qui la composent.
Comme je n’ai jamais vu le Perroquet à face rouge dans aucun
des envois d’oiseaux faits de la Guiane, il est plus que probable qu’il
n’habite pas la partie méridionale de l’Amérique, et il est certain
quil ne se trouve pas non plus au Sénégal ni dans aucune partie
de l’ancien continent; ce qui n’empêche pas qu’on ne le trouve très-
communément en Europe dans l’état de domesticité, tant à cause
de la beauté de son plumage que parce qu’il est d’un naturel fort
doux et qu’il apprend facilement à parler. Les oiseleurs lui donnent
le nom d?Amazone à tête rouge.
Nous avons figuré, n.° 107 bis, une très-belle variété du Perroquet
à face rouge, variété chez laquelle les plumes rouges de la face, ainsi
que celles du sternum, sont toutes terminées de vert. Cette variété
existe, au moment où j ’écris, chez un oiseleur de Paris, où j ’en ai
pris le dessin.