D E S P E R R O Q U E T S . j g
Dans cet état, la tête, le cou, la poitrine, les flancs, le bas des jambes,
le ventre, le croupion, les couvertures du dessus et du dessous de la
queue, sont d’un beau rouge moelleux. Le manteau et les scapulaires
sont noirâtres et bordés de rouge dans toutes leurs plumes. Une large
moustache se dessine sur les joues, et occupe tout l’espace compris de
chaque côté entre le bec, les oreilles et les yeux. La queue, qui est de
la longueur de 1 oiseau, est d’un bleu clair sur ses bords latéraux, et
dun bleu foncé dans son milieu. Les couvertures des ailes sont d’un
bleu tendre violacé, et en grande partie bordées de rouge. Les pennes
alaires sont d un gros bleu, mais bordées extérieurement de bleu tendre.
Le bec est grisâtre à sa base et jaune â sa pointe. Les pieds sont bruns,
et les yeux brun-noir. Nous avons vu plus de vingt individus vivans
de l’espèce, et plus de vingt autres dans différens cabinets. Cette Perruche
est trop belle pour qu’on ne l’eût pas envoyée en grand nombre
en Europe : mais comme la plupart de ceux de ces individus que nous
avons vus dans les cabinets avoient vécu dans l’état de domesticité,
nous avons préféré d’en décrire et figurer un qui avoit été tué dans les
bois, et que M. Boers, bailli d Asserswoude, avoit reçu directement de
la Baie-Botanique, où il avoit été tué. Nous avons vu un autre individu
de l’espèce, apporté par Labillardière, et qui étoit dans le même cas
que le précédent; cè qui nous a mis à même de comparer, et de
remarquer que dans létat de domesticité la queue de cette Perruche
s’effile et que par conséquent elle y devient moins large que dans l’état
de nature. M. Dufrène, aide-naturaliste au cabinet d’histoire naturelle
à Paris, qui connoît parfaitement bien les oiseaux, me dit, lorsque je
lui fis part de mon observation, l’avoir faite lui-même à Londres en
voyant en cage et vivantes quelques - unes de ces mêmes Perruches
qu’il avoit comparées à celles tuées dans les bois.
Notre n.° 79 présente un second individu de la Perruche à large
queue, mais qui diffère de celui du numéro précédent en ce què les
deux pennes intermédiaires de la queue sont vertes chez lui, et que
tout le dessous du corps, depuis les moustaches jusqu’à la queue, y
est dun vert olivâtre, tandis que ces deux pennes sont bleues chez
l’autre et que cette partie du dessous du corps y est rouge. Ce n.° 79
représente un oiseau jeune encore, parvenu cependant à l’époque de
sa seconde mue, époque où il a même déjà pris en grande partie la
livrée de lâge fait, puisquil na plus à refaire que ses plumes du
dessous du corps et les deux pennes intermédiaires de sa queue. Cet
individu fait partie de mon cabinet; j ’en ai même un second, mais