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tendu, d'après Seba; mais seulement dans
' les parties méridionales de l'Amérique, surtout
dans la Guiane et dans les iles Antilles.
Ce joli pelit animal ne s'éloigne pas beaucoup
des lieux habités : il paroît se plaire
infiniment dans les jardins, au pied des bananiers
et des ananas; il se cache sous les
feuilles de ces plantes lorsqu'on le poursuit;
il s'jr tient à l'abri de la pluie, et s'y creuse
même des teiriers étroits et tortueux, qui
hii servent aussi d'asyle contre ses ennemis.
Il seroit peut-être convenable de regarder
comme synonyme du lézard galonné le saurien
que M. le Romain a décrit dans le Dictionnaire
encyclopédique de Diderot, et qui
est nommé arado par les nègres à Saint-Domingue.
L'arado est, selon cet observateur,
u n gros lézard ou anolis, qui fréquente les
bois et les jardins dans les Antilles. Sa longueur
totale est d'environ un pied et demi,-
sa queue traîne à terre comme celle des autres
sauriens ; il a les pattes de devant plus
hautes et moins écartées que celles de derrière;
la peau qui lui couvre le dos est grise
rayée de brun et d'ardoisé, et celle de dessous
le ventre est toute blanche. Cet animal
a beaucoup d'agilité: il se nourrit d'herbes,
de fruits et d'insectes. Peut-être doit-on
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plutôt regarder l'arado comme un jeune tupinambis
sauvegarde.
Il faut rapporter au lézard galonné la
douzième espèce de saurien appelé, par Fer -
min, lacertus minimus, anolis dictus , (Descript.
de Surinam, in-S", tom. I I , pag. s u ) ,
et décrite ainsi :
a Un autre lézard, très-petit et fort
commun, n'a tout au plus qu'un pied de
longueur totale; sa peau est jaunâtre, et
marquetée de quelques raies bleues et vertes.
Il court pendant toute la journée pour chercher
sa nourriture, et dès que la nuit approche
, il va se cacher dans la terre. Il est
bon à manger ; l'on trouve sa chair tendre
et délicate ».
Mademoiselle Mérian a trouvé à Surinam
ce lézard, qu'elle a figuré dans son grand
ouvrage (pl. xxiii) : il vivoit dans son jardin,
et y avoit déposé contre des racines
quatre petits oeufs blancs, arrondis, et à
peine plus gros qu'une groseille blanche. Ces
oeufs ont éclos dans le vaisseau par lequel
elle revenoit en Europe : ces petits avoient
au plus huit hgnes de longueur totale , et
ils moururent bientôt à cause du froid.
Seba a figuré, dans son Thesaurus remm
naturalium (tom. I , pl. Lin, fig- 9 ) ' sous
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