102 HISTOIRE
Ce saurien a, comme les autres lézards^
la tête plus alongée et plus comprimée par
les côtés; le dessus en est plus étroit, et le
museau plus pointu. Sa queue est plus longue
que le corps.
Cette queue est une fois et demie environ
aussi longue que le reste de l'animal, cylindrique,
et composée de cent-vingt verticilles
au moins, dont les écailles sont très-légèrement
carénées.
L'individu observé par Lacépède, et qui
a été envoyé de Cayenne par M. Léchevin,
a vingt-un pouces de longueur totale , c'està
dire, depuis le bout du museau jusqu'à
l'extrémité de la queue, dont la longueur
est d'un pied six lignes ; la circonférence
du coqîs, à l'endroit le plus gros , est de
quati-e pouces neuf lignes; les mâchoires
sont fendues jusques derrière les yeux,
garnies d'un double rang de grandes écailles,
comme dans le lézard verd, et armées d'un
grand nombre de dents très-fines, dont les
plus petites sont placées vei^s le bout du
museau, et qui ressemblent un peu à celles
de l'iguane. Le dessus de la tête est couvert
de grandes lames, comme dans les autres
lézards.
Le dessous de la tête et du cou, ainsi que
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ses côtés, sont couverts d'écaillés nombreuses,
très-petites et grenues : le dessus du corps
et des membres est garni d'écaillés infiniment
petites et à peine sensibles ; mais celles
qui revêtent le dessous du corps sont des
plaques grandes, carrées et lisses, disposées
sur dix rangs longitudinaux, et sur trentedeux
rangs transversaux. Les verticilles, ou
anneaux de la queue, sont composés d'écailles
dont la forme est celle d'un carré oblong
très-légèrement caréné. Il y a trois grandes
plaques dessus le bord antérieur de l'anus.
Le dessous de chaque cuisse présente un rang
de vingt-neuf ou trente tubercules ou grains
poreux assez gros.
La couleur de l'améiva peut varier suivant
le sexe, le pays, l'âge et la température de
iatmosphère, ainsi que nous lavons dit;
mais il paroît que le fond en est toupurs
plus ou moins bleuâtre, très-agréablement
varié sur les flancs par des rangées de taches
rondes plus claires, qui, étant disposées de
manière à le faire paroître oeillé, ont fait
tlonner le nom d'argus au lézard ameiva,
ainsi qu'à d'autres espèces de lézards. Le
véritable améiva, celui que j'ai observe dans
la galerie du museum d'histoire naturelle de
Paris, est d'un beau bleu clair, uniforme en
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