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situé sous la goi^ge, ainsi que ceux qui sont
aux côtés du cou ; mais la seconde figure
d'un dragon, vu de profil, est très-mauvaise;
car la tête a une forme bizarre sans
goitre sous la gorge, et avec un double
fanon sur le devant du cou.
Selon Bontius, ce joli reptile, assez commun
dans l'île de Java , enfle ses goitres
jaunâtres lorsqu'il vole, afin d'être plus léger
dans l'air j mais il ne peut parcourir de
grands espaces, car il ne s'élance que d'un
arbre à l'autre à trente pas environ de distance,
et en produisant, par l'agitation de
ses ailes, un léger bruissement.
Cet ancien voyageur ajoute que le dragon
n'est pas venimeux, ni méchant, car les
habitans de Java le touchent sans aucun
danger et sans crainte, de même que les
autres sauriens : et si cet animal s'occupe
pendant le jour à chasser, dans les forêts
de File, les mouches, les fourmis et d'autres
insectes, pour s'en nourrir, il devient aussi
quelquefois la proie des serpens.
Il faut sans doute rapporter au second
dragon, figuré par Bontius, la description
fautive que Labarbinais le Gentil a donnée
dans la Relation de son voyage autour du
monde. U dit que, dans une petite ile voisine
de
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de celle de Java, il aperçut des lézards qui
voloient d'arbre en arbre comme les cigales,
et qu'il en tua un dont les couleurs
lui causèrent de l'étonnement par leur variété.
Cet animal étoit long d'un pied ; ses
ailes ressembloient à celles d'un poisson volant;
il avoit de plus quatre pieds. On voyoit,
autóur de son cou, une fraise semblable à
celle que les coqs ont au dessous du gosier :
ce dernier caractère n'est sans doute pas
exact, ainsi que celui qui est relatif à la
tête; car il dit expressément qu'elle étoit
plate , et si bien percée au milieu qu'on aurait
pu y passer une aiguille sans le blesser.
(Labarbinais le Gentil, Voyage autour du
monde; Histoire générale des voyages,
tom. XLIV, in-12.)
Shavvr, dans ses Mélanges d'histoire naturelle
, n° 3 , pl. VIII, a donné la figure d'un
dragon volant, qui m'a paru assez mal coloré,
et qu'il faut cependant rapporter à
notre dragon verd, comme synonyme, s'il
est prouvé que le peintre ait représenté, par
mégarde, plusieurs piquans sur le cou de
cette espèce de reptile. Je n'ai trouvé jusqu'à
présent aucun dragon dont le cou fut garni
de quelques piquans.
Shaw prétend que ce dragon habite en
Reptiles, TOME I I I . V