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biludes sont d'ailleurs assez semblables à
celles du lézard ^ris, et ses oeufs sont plus
gros que ceux de ce dernier.
Selon Gesner, les africains mangent la cliair
des lézards verds (i); et ce n'est pas seulement
dans les climats brûlans qu'on trouve
ces sauriens: car, selon Ray et LinnEeus,
ils habitent aussi les contrées très-tempérées,
et même un peu septentrionales, quoiqu'ils
y soient moins nombreux et moins
grands: ils ne sont point étrangers à la Suède,
non plus qu'au Kanitscliatka, où, malgré
présentërentd'ailleurs aucune marque d'incommodité ,
et leurs plaies ayant été cousues , furent bientôt
guéries.
j) Un lézard verd ordinaire mordit un pigeon à la
cuisse droite , avec tant de force qu'il emporta la
peau; il saisit ensuite avec acharnement les muscles
mis à nu et ne les lâcha qu'avec peine. La peau fut
cousue , et le pigeon guérit aisément après avoir
boité pendant un jour.
.. » Ce lézard vcrd mordit un jeune chien au basventre;
le sang ne coula pas, et l'on ne remarqua
pas d'ouverture à la peau ; mais le chien poussa d'horribles
cris , et n'éprouva aucune incommodité ».
( Extrait des expériences faites en Auiriclie , au mois
d'août, par Laurenti : Syn. reptil. Vicnnaî, 1780,
pag. 173 et 174. )
(i) Gesner, Hist. quadr. ovip. pag. 5j.
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leur beauté , un préjugé superstitieux fait
qu'ils inspirent l'eiFroi. Les kamtschadales (1)
les regardent comme des envoyés des puissances
infernales,- aussi s'empressent - ils ,
lorsqu'ils en rencontrent, de les couper par
morceaux ; et s'ils les laissent échapper , ils
redoutent si fort le pouvoir des divinités
dont ils les regardent comme les représentans,
qu'à chaqiie instant ils croient qu'ils
vont mourir, et meurent même quelquefois,
disent plusieurs voyageurs , à force de le
craindre. (Ces remarques ont été faites par
le célèbre navigateur Cook, pendant son
séjour au Kamtschatka. )
L a figure, rapportée par Lacépède à son
lézard verd, est bien exactement celle du
grand lézard verd ocellé, du midi de l'Europe,
mais tous ces synonymes ne doivent
pas y être réunis. Ainsi, la variété du
lézard verd, distinguée par une bande d'un
gris fauve, tachetée d'un brun foncé, parsemée
de points jaunâtres, et bordée d'une
petite ligne blanchâtre, est l'espèce que
je nomme lézard des souches dans cet ouvrage.
(i) Troisième voyage du capitaine Cook, trad. de
l'anglais; Paris, 1782, pag. 478.
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