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tenis , selon le professeur Lacépède, que te
lézard brille de tout son é c l a t , lorsqu'ayant
quitté sa vieille peau , il expose au soleil
son corps émaillé des plus vives couleurs.
Les rayons qui réjaillissent de dessus ses
écailles , les dorent par reflets o^ndoyans ;
elles étincellent du feu de l'émeraude ; et
si elles ne sont pas diaphanes comme les
cristaux, la réflexion d'mi beau ciel, qui se
peint sur ces lames luisantes et polies, compense
l'effet de la transpai^ence par un nouveau
jeu de lumière. L'oeil ne cesse d'être
réjoui par le verd qu'offre le lézard dont
nous écrivons l'iiistoire. 11 se remplit, pour
ainsi dire , de son éclat, sans jamais en être
ébloui : autant la couleur de cet animal
attire la vue par la beau lé de ses reflets,
autant elle l'attache par leur douceur on
diroit qu'elle se répand sur l'air qui l'environne
, et qu'en se dégradant par des nuances
insensibles, -elle se fond de manière à ne pas
blesser, et à toujours enchanter par une
variété agréable ; séduisant également, soit
qu'elle resplendisse avec mollesse au milieu
de grands flots de lumière , ou que, ne renvoyant
qu'une foible clarté, elle présente
des teintes aussi belles que délicates. Les
teintes de ce quadrupède ovipare sont su-
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jettes à varier ; elles pâlissent dans certains
tems de l'année, et sur - tout après la mort
de l'animalmais c'est priacipalement dans
les climats chauds qu'il se montre avec l'éclat
de l'er et des pierreries ; c'est là qu'une
lumière plus vive anime ses couleurs et les
multiplie. La beauté du lézard verd fixe
les regards de tous ceux qui l'aperçoivent;
mais il semble rendre attention pour al.tention
; il s'arrête lorsqu'il voit l'homme ; on
diroit qu'il l'observe avec complaisance, et
qu'au milieu des forêts qu'il habite , il a une
sorte de plaisir à faire briller à ses yeux ses
couleurs dorées, comme dans nos jardins,
le paon étale avec orgueil l'émail de ses
beUes plumes. Les lézards verds jouent avec
les enfans, ainsi que les gris : lorsqu'ils sont
pris et qu'on les excite les uns contre les
autres, ils s'attaquent et se mordent quelquefois
avec acharnement (1).
Ce saurien, suivant Lacépède, ose souvent
attaquer les serpens; mais il est rarement
vainqueur; l'agitation qu'il éprouve, et le
bruit qu'il fait lorsqu'il en voit approcher,
ne viennent que de sa crainte : cependant on
a voulu tout ennoblir dans cet être distingué
( i ) G e s t i e r ,Hi s t . <iuarlr. ovip. pag. 36. Ion
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