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I34 HISTOIRE
par la beauté de ses couleurs ; on a regardé
ses mouvemens comme une marque d'attention
et d'attachement ; et Ton a dit qu'il
avertissoit l'homme de la présence des serpens
qui pouvoient nuire (i). Il recherche
les vers et les insectes ; il se jette avec une
sorte d'avidité sur la salive qu'on vient de
cracher ; et Gesner a vu un lézard verd
boire de l'urine des enfans. Il se nourrit
aussi d'oeufs de petits oiseaux qu'il va chercher
au haut des arbres où il grimpe avec
assez de vitesse.
L'observateur déjà cité remarque que ce
saurien court avec assez de vitesse pour
causer un premier saisissement, sur-tout
lorsqu'il s'élance au milieu des broussailles
ou des feuilles sèches. Il saute très - haut ;
et comme il est plus fort, il est aussi plus
hardi que le lézard gris; il se défend bien
contre les chiens qui l'attaquent. L'habitude
de saisir par l'endroit le plus sensible, et
par conséquent par les narines, les diverses
espèces de serpens avec lesquels il est sou-
( i ) On a prétendu la même chose , par rapport aux
tnpinambis , sur-tout relativement à l'espèce nommée
tupinambis sauvegarde, et g^u'on trouve dans l'Ainéïiq^
ue méridionale.
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vent en guerre , fait qu'il se jette au museau
des chiens, et il les y mord avec tant d obstination
, qu'il se laisse emporter et meme
tuer plutôt que de desserrer les dents ; mais il
paroît qu'il ne faut point le regarder comme
venimeux, au moins dans les pays tempères,
et qu'on lui a attribué faussement des morsures
mortelles ou dangereuses (i). Ses ha-
(i) «Un lézard verd ( le lézard dont parle ici Laur
e n t i , et qu'il a distingué par le nom de sep, varms .
est le même reptile que le lézard verd p.quete )
saisit un petit oiseau auprès de la gorge , et non seulement
l'y -blessa, mais même faillit à l'eloufFer;
l'oiseau guérit de lui-même, et le lendemain chanta
comme à l'ordinaire.
„ Le même animal mordit un pigeon avec beaucoup
de colère; le sang coula de chacune des pet,tes
blessures que firent les dents du ^ézard j cependant la
pigeon n'en mourut pas , quoiqu'il parût sou£fnr pendant
quelques heures.
„ Le lendemain il mordit le même pigeon à la
cuisse, emporta la peau , et fit une blessure asse.
grande ; la plaie fut guérie et la peau revenue au bout
de peu de jours.
J'enlevai la peau de la cuisse d'un chien et d'un
chat, je les fis mordre par le même lézard à 1 endroit
découvert; l'animal fit pénétrer son écume dans la
blessure; le chien et le chat s'efforçoient de s échapper
, et donnoient des signes de douleur ; mais ,1s ne
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