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Linnaaus et Laurenti se sont servis de
l'ouvrage de Seba; ils en ont extrait une
grande partie de leurs descriptions ; ils y ont
joint celles que leur ont fourni les travaux
de Catesby, de Gronovius, de Pallas, etc.,
et ils n'ont décrit d'après nature qu'un trèspetit
nombre d'espèces nouvelles.
Lorsque Daubenton entreprit de composer
son Dictionnaii'e erpétologique, il voulut
d'abord refondre en entier tout le travail
de ses prédécesseurs, et revoir les descriptions
qu'ils avoient déjà publiées : il s'occupa
d'abord avec quelque succès de distribuer
tous les reptiles en ordres et en genres, et
il en sépara, avec infiniment de justesse,
tous les poissons cartilagineux que Linneeus
avoit à tort confondus avec les vrais reptiles,
dans un ordre particulier qu'il appela
les nageurs (riantes). Après ce changement
important, il substitua le nom de reptiles à
celui di amphibies-, mais il ne put exécuter le
projet qu'il avoit formé, paice que des travaux
plus importans, sans doute, ne lui
permirent pas de continuer ses recherches:
il se contenta donc de ranger dans sa méthode
toutes les espèces décrites pai' Linnseus,
et il y ajouta quelques espèces que
lui fourïùrent plusieurs ouvrages nouveaux.
D E S TUPINAMBIS. 19
Le savant et respectable professeur Lacépède,
que Buftbn avoit choisi pour être
le continuateur de ses oeuvres, a rempli
dignement cette tâche, toute pénible qu'elle
puisse être : les naturalistes et les amis des
sciences lui doivent tous un tribut d'éloges
et de reconnoissance , pour les services importans
qu'il a rendus à l'histoire naturelle,
par la publication de ses ouvrages sur les
quadrupèdes ovipares, sur les serpens et sur
les poissons. Que ne dois-je pas moi-même,
aux témoignages d'intérêt et aux encouragemens
que j'ai reçus de ce savant. Il m'a permis
de revoir ses propres travaux, et d'examiner
en détail tous les reptiles qui sont confiés à
ses soins au museum d'histoire naturelle de
Paris. 3'ai saisi alors avec empressement l'occasion
qui m'étoit offerte; j'ai essayé de faire
sur les reptiles ce que Daubenton n'avoit pas
eu le tems d'exécuter ; et, à l'aide de recherches
assidues, j'ai découvert cinquante-sept
espèces .de tortues, et cent cinquante-cinq
sauriens; tandis que Gmelia n'en a décrit
que trente - trois , que le professeur Lacépède
à réduites à vingt-quatre seulement,
et soixante-sept lézards ou sauriens, réduits
par le même à cinquaate-ua.
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