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le nom de lézard d!Amérique, orné de ru-'
bans, un reptile parfaitement semblable au
lézai d galonné, que Marin de Bèze, médecin
à Surinam, m'a fait connoître. Je crois seulement
que le peintre, employé par Seba,
aura oublié deux raies blanches, car on n'en
compte que sept. Ce reptile, représenté par
Seba, a sur le dos quatre bandes longitudinales
brunâtres, et une bleuâtre sur chaque
flanc, toutes bordées d'une ligne blanchâtre :
les côtés du corps sont bleuâtres, marqués
de points blancs, ainsi que les cuisses. La
queue est verticillée, et d'un tiers environ
plus longue que le corps.
S'il faut rapporter au lézard galonné
d'Amérique le lézard de Guinée à lignes
blanches, représenté par Seba ( tom. I,
pl. xcii, fig. 4),' certainement cet auteur
ancien aura été induit en erreur, en assignant
à cet animal l'Afrique pour patrie.
Tous les naturalistes ont réuni jusqu'à
présent au lézard galonné le lézard que
Seba prétend avoir reçu d'Amboine, et qui
est remarquable, selon cet auteur, par son
dos bleu avec des raies noires, et par son
ventre bleuâtre avec des poin ts noirs ( torn. II,
pl. IX, fig. 5). Ce reptile est réellement un
vi-ai lézard ; mais je crois qu'on peut hésiter
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à le rapporter au lézard galonné : cependant
comme je n'ai pas encore pu me procurer
des renseignemens satisfaisans sur ce saurien
de Seba, je l'ai aussi rangé provisoirement
parmi les synonymes de ce lézard.
Le natuialiste Lacépède, dans ouvrage
sur les quadrupèdes ovipares, a paru soupçomier
que les lézards anolis ou anoles,
décrits , comme il suit , par Rochefoit et
indiqués par Ray, pourroient être de wais
améiva ; je les rapporte au contraire au lézard
galonné.
« Les anoHs sont fort communs dans toutes
les habitations. Ils sont de la grosseur et de
la longueur des lézards qu'on trouve en
France : mais ils ont la tête plus longuette,
la peau jaunâtre ; et sur le dos ils ont des
lignes rayées de bleu, de verd et de gris,
qui prennent depuis le dessus de la tête
jusqu'au bout de la queue. Ils font leur retraite
dans les trous de la terre , et c'est
delà que, pendant la nuit, ils sont en perpétuelle
action, et ils ne font que roder aux
environs des cases, pour chercher de quoi
se nourrir». (Rochefort, Histoire des Antilles,
tom. 1, pag. 3oo.)
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