V :
dans les airs par bandes composées de près de deux cents individus. Doués du courage
qui caractérise leurs congénères, ils atlaqucni, combattent et mettent en l'uitc tout
oiseau qui sc montre aux environs dc leur couvée. Ils placent ordinairement leur nid
sur un arbre sec et isolé. Ce nid est ti’ôs-petit, aussi profond que large , maçonné d’argile
en dehors, et garni en dedans du chevelu des racines d’une sorte de cotonnier; sa
construction et sa forme sont si singulières, qu’on a peine à croire que ce soit le nid d’uu
oiseau. La ponte de celte espèce est de trois ou qualre oeufs blancs, tachetés de bruu, et
pointillés vers le gros bout. Les petits éclosent entièrement dénués de duvet.
Le Savana a le front, les joues, l’occiput et la nuque d’un beau noir; les plumes de
la tête sont dc cette couleur à leur extrémité, et jaunes dans le reste de leur étendue :
cette teinte n’est visible que quand on les soulève ; le dessus du cou , le dos et les ailes
sonl d’un gris brun, ardoisé, plus foncé sur le milieu des pennes alaires, et plus clair
sur leur bord extérieur ; la gorge el toutes les parties postérieures sont d’un blanc
pur ; le croupion est noir ainsi que la queue, dont les deux pennes latérales sonl bordées
de blanc dans moitié de leur longueur : ces pennes ont jusqu’à dix pouces de long chez
des individus ; les autres vont en diminuant jusqu’aux intermédiaires qui n’ont que vingt-
une lignes; le bec et les pieds sont noirs. Longueur totale , treize à quatorze pouces.
I.a femelle ressemble nn mâle. læs jeunes diffèrent des vieux en ce qu’ilsoniles deux
pennes latérales de la queue plus courtes ; les parlies supérieures d'un gris rembruni,
et les plumes dc la tête sans aucun indice de jaune et dc noir.
Dc la collection de M. Dufresne.
L E T Y R A N P I P I R I , Tyrannus P lp in Pl. 44-
T. ¿’un gris noirâtre en dessus; d’un gris blanc en dessous; sinciput noir et orangé; ailes et queue
terminées de blanc. Mâle. Couleur orangée moins vive. Femelle. Point de jaune sur la tête; plumage
généralement plus terne. Jeune.
Le Tyran de la Caroline, Bdff. Lanius Carolinensis, Lan. Ludovicianus, Lrifs. Car. Caroline Tyrant, Louisiana
Tyr. Latu.
L a t i i a m et Gmelin ont donné cet oiseau pour une variété du Tliiri dc Buffon ou du
Tyran gris décrit ci-après ; cependant il en diffère par sa taille , par la longueur de son
bec , CL par ses couleurs-, de. plus, 11 n’habite point les mêmes contrées, et ses oeufs
présentcnl quelques dissemblances : il en a nnécaannmmooiinns rinsliuci cl le genre dc vie , ce
qui lui est commun avec tous les Tyrans dc l’Amérique. Une pareille réunion d’e,spcces
ne peut être admise sans renverser l’ordre établi par la nature, qui a fixé dans divers
pays des oiseaux analogues entre eux par la nouiTÎlure et le naturel, mais du reste
lout-à-fait étrangers les uns aux autres.
J’appelle ce Tyran Pipiri, d’après ie cri qu’il prononce d’une voix aiguë et criarde.
Les Américains le nomment King Bird, Oiseau Roi, soit parce que sa tôle paroît
comme couronnée dc jaune, lorsqu’il redresse les longues plumes qui la couvrent,
soit parce qu’il domine en maître absolu dans le canton qu’il habite. Les Pi-
piris se trouvent dans l'Amérique septentrionale, depuis le Mexique jusqu’à l’État
de Massachuscl ; ils se montrent dans le New-Yorck au mois d’avril par pciiles troupes
dc dix à quinze. Ces oiseaux vifs, gais et babillards, quand ils ont de la nourriture en
abondance, sont Irisies, inquiets et silencieux, lorsqu’ils se la procurent diflicilcment.
Us cqu'ouvent souvcni cette disette, à l’époque où ils arrivent au centre des États-Unis;
mais elle dure peu dc temps, caries chaleurs succèdent au Iroid avec une lellc rapidité,
que les insectes ailés s’offrciil alors de tous côtés pour satisfaire leur appétit. Dès que leur
T o m e i . 1 9