CRESSERELLES.
Caractères. Bec couvert à sa base d’une membrane cêrifo rme , deutê sur les bords de sa partie supérieure , e t croclm à
sa poime ; mandibule inférieure plus courte e t tronquée à son extrémité ; ailes de moyenne longueur ; la seconde
penne la plus longue de idutes ; tarses courts et grêles ; quaü’e d o ig ts, trois d ev an t, u n derrière , antérieurs unis à leur
base par une petite membrane.
LA CRESSERELLE DES P IG EO N S , T innunculus columharius. Pl. l i .
C. brune en dessus ; blanche et tachetée d’un brun sombre eu dessous; taches presque rondes sous
les pennes secondaires des ailes et sur les plumes des flancs ; queue rayée transversalement
de blanc.
L 'Ép e rv ier des P ig e o n s , Büff. Falco columbarlus, F. obscurus, F . clubius, Likm. Gm. Pigeon hawk. Dusky F a lc o n ,
d u b io u s F. , Lath.
L es Cresserelles ont les ailes plus courtes à proportion que les Busards, et plus
longues que les Eperviers; elles frcquenlenl plus volontiers les lieux découverts que les
forets ; elles vivent de petits quadi'upèdes, d’oiseaux, et quelquefois de reptiles. Les unes
cherchent leur proie en s’élevant à une très-grande hauteur; d’autres se mettent en
embuscade pour la sarpreiidre-, luuies toiuLciu h-plomb sur leur victime, et la poursuivent
, quand elle leur échappe, avec un tel acharnement, qu’elles semblent braver tout
danger. Elles nichent ordinairement dans les bois, sur les arbres les plus élevés. Leur
ponte est de quatre ou cinq ceufs.
On a donné mal à props le nom d’Épervier à l’oiseau qui fait le sujet de cet
article, puisqu’il n’en a ni les caractères, ni les habitudes. ()n le trouve dans toute
l’Amérique septentrionale ; mais il quitte à l’automne la baie d’Hudson , dont les
naturels lui ont imposé la dénomination de Pecusish. Les Américains l’appellent
Sinall Bird Hawk. On rencontre celle Cresserelle, pendant toute faniiée, au centre
des Etats-Unis; elleplaceson nid sur les arbres, à la bifurcation de deux grosses branches,
en construit l’extérieur avec de l’herbe et des bûchettes, et en garnit l’intérieur de mousse
et de plumes. Sa ponte est de quatre oeufs blancs, tachetés de rougeâtre. Le mâle indique
presque toujours l’endroit où sa femelle cou\e, en ne cessant de crier et de voltiger
autour de la personne qui en approche. Le nom de Columharius convient très-bien à
celle espèce , puisqu’elle fait une guerre continuelle aux Tourterelles et aux Pigeons à
longue queue; mais elle ne sc borne pasâ celte proie, elle donne aussi la cJiasseauxautrcs
oiseaux, et notamment aux Troupiales eoramandeurs. Néanmoins, elle ne chasse ces derniers
qu’à la fin de l’été, époque où ils forment toujours des bandes très-nombreuses.
Alors elle les ¡>crd rarement de vue, soit qu’ils cherchent leur nourriture dans les
champs , soit qu’ils se jouent dans les airs. On la voit souvent perchée dans les environs
sur une clôture en bols, ouâ la cime d'un arbre, d’où elle veille sur tous leurs mouvemens.
Cette Cresserelle n’inquiète jamais les Troupiales quand ils sont à terre ou quand ils
volent; elle se borne â les suivre de l’oeil, sans quitter son poste. Le moment de les
attaquer n’est pas encore venu ; mais â l’instant où ils vont se poser dans les roseaux, ou
se percher sur un arbre, elle part, et fond dessus avec la rapidité d’un trait. Son coup-
d’oeil estsi juste, son départ si bien calculé, qu’cilearrivcaussilôt qu’eux, quelque éloignés
qu’ils soient, et (¡u’clle manque rarement son but. Elle a d’autant plus de facilité à saisir
sa proie, que ces oiseaux se posent toujours très-pi'ès les uns des autres. Elle poursuit