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L’A I G L E P É C H E U R , A q u ila piscalrix. PI. 4.
A. bruQ trè s -som b re en dessus ; b la n c en dessous et su r le front ; b and e noirâtre sur les côtés de la
tète et du cou; taches brunes sur la poitrine; plumes des jambes très-courtes et très-serrées. Vieux.
Brun moins fonce en dessus. A d u lte . Varié de brun clair et de blanc sale. Jeune.
Le Balbuzard de la C a ro lin e , Büff. , Falco Carolinensis, F . leverianus, Liiiiî. Gm. Carolina o sp r e y , Falcon
lev erian , L a th .
L es Ornithologistes font de cet Aigle une variété du Balbuzard d’Europe, Falco
halia'étos, L inn . G m. Il est vrai qu’il a , comme celui-ci, une bande longitudinale qui
s’étend sur les côtés de la téle et du cou; les jambes couvertes de plumes courtes et
serrées; les doigts antérieurs robustes et séparés à leur base, et la faculté de pouvoir
diriger l’extérieur de côté. Il a aussi les mômes habitudes , le môme genre de vie et le
môme appétit pour le poisson. Mais il en diffère par sa taille plus svelte , par sa tête
moins grosse et moins chargée de plumes, par ses couleurs autrement nuancées et presque
uniformes. Cette uniformité n’existe point sur le plumage des jeunes ; aussi leur
vôtemeni a plus d’analogie avec celui de notre Balbuzard. Tels sont le Falcon leverian
de Latham et le Balbuzard de la Louisiane , dont parle Mauduyt dans l’Encyclopédie
Méthodique; mais le premier de ces oiseaux est plus avancé en âge que le dernier, sans
néanmoins être parvenu à la perfection et à la pureté des teintes qui caractérisent les
vieux. Je rapporte encore à la même espèce, Y Aigle pécheur du Père du Tertre, lequel
fait plus la chasse aux poissons qu’aux animaux terrestres; les enfans des Sauvages, dit ce
Voyageur, élèvent les petits et s’en servent à la pêche, par plaisir seulement, car ils ne
rapportent jamais leur proie (i).
Cet Aigle a le vol élevé et rapide, la vue très-perçante et beaucoup de patience. Il
se tient des heures entières à la cime d’uii arbre ou d’un rocher pour guetter sa proie.
Quoiqu’il préfère le poisson à tout autre aliment, il fait aussi la chasse aux reptiles ; mais
il n’attaque point les quadrupèdes ni les oiseaux. Sa nourriture favorite indique qu’on
doit le chercher dans les lieux aquaticjues ; en effet, 011 le trouve pendant l’hiver sur
les bords de la mer, à rembouchurc des ilcuves ou sur les rivages des grands lacs ; et
au printemps , dans rintérleiir des terres. On le voit alors dans l’état de New-York ,
sur les montagnes appelées High-land et sur les côtes de Tappan, qui bordent la
rivière d’IIudson ou du Nord. Le Pygargue y passe aussi la belle saison. Ces deux
oiseaux procurent par leur lutte un spectacle amusant à ceux qui naviguent sur celle
rivière à l’époque où les Basses, Perca occellata, Linn., la remontent pour frayer.
L’Aigle pêcheur, quoiqu’élevé âune très-grande hauteur, les apperçoit aisément lorsqu’elles
se jouent sons les eaux ; il plane au-dessus pendant quelques minutes , comme
pour choisir sa victime : son choix lait, il descend avec la rapidité de la foudre, plonge,
disparoit un instant, et reparoil â la surface de l’eau avec une Basse entre ses serres.
Étant forcé de ralentir son vol, si elle est trop pesante (2), il gagne avec peine la hauteur
de son nid. Alors le Pygargue , qui ne perd jamais de vue tous ses mouvemens,
tant qu’il a besoin de lu i, quitte sou rocher, s’élance après le pêcheur, l’épouvante países
menaces et ses cris, soit en planant au-dessus, soit en le pressant de près, et oblige cet
oiseau crabarra.ssé par le poids de sa capture, à s’en dessaisir pour échapper â son ennemi.
Celui-ci sc précipite aussi-tôt sur le poisson , le saisit avant qu’il soit retombé dans
l’eau , et le porte à son aire. Cependant, lorsque les besoins du ravisseur sont satisfaits,
ou que la proie ne lui semble pas mériter d’être disputée, il permet à son pourvoyeur
( r)H is t. génér. des Aulilles , Tomo n .
(3) J ’ai vu des Basses longues de trois pieds et pesant près de quarante livres.
T ome i . 8