[laresscux, il ne chasse ([ue pendant quelques heures du jour. Il se nourrit hidiiTcrera-
ment de (piadrupcdcs, d’oiseaux et de poissons. Il attaque, dil-on, les cerfs, les daims, les
ehcvreulls, qu’il déchire par lambeaux-, cl il enlève dans ses serres pour les porter à
son aire , les gélinottes , les dindons sauvages et les lapins. A défaut de ces animaux, il
vit de poissons qu’il enlève quand ils viennent à la surface de l’eau. Si cette proie est
trop pesante, ¡1 la lire à terre en volani à reculons. Il n’est pas rare, dit Othon Fabri-
cius ( i), qui a observé cet oiseau au Groenland , d’en voir dont les ongles sont tellement
entrés dans le corps d’uu grand phoque, (ju’ils ne peuvent se dégager et qu’ils sont
entraînés au fond de la mer par cet amphibie.
Celle espèce est nombreuse sur les rivages ci dans les îles désertes des lacs de
l’Amérique scplcntrionalc, cl sur-tout ¡très du saut de ÎNiagara et de la cataracte de
Saint-Anloine, dont les gouffres rejettent sur leurs bords les poissons et les quadrupèdes
que la rapidité des eaux vient d’y précipiter.
Les Pygargues qui restent toute l’année aux Florides et à la Nouvcllc-Géorgie, construisent
leur nid avec des rameaux secs sur la tète plate et horizontale d’une espèce
de cyprès, cupressus disticha. Comme ils mettent toujours les nouveaux sur les anciens,
il en résulte une si grande abondance de branches, qu’après un certain nombre d’années
il s’cn trouve assez pour faire la cliarge d’une voilure (3). Cet oiseau nicJie aussi dans les
fentes des roclicrs élevés et escarpés. Sa ponte est composée de deux oeufs d’un, blanc
sale , aussi gros cl de la même forme que ceux de l’oie. Les petits sont couverts à leur
naissance d’un duvet cendré. Ils quittent leur aire , quoiqu’ils puissent à peine voler.
Le plumage du jeune, avant sa première mue, est d’un roux gris sur la tête et le cou *,
d’uii iiiuve ibncé et mélangé de noir sur le cou ; d’un roux brun sur le ventre. 11 a les
douze premières pennes de l’aile noires ; les autres blanciies, tachetées de brun et noirâtres
à leur extrémité chez les uns, moitié de cette couleur et moitié brune cliez d’autres;
le bec est noirâtre; la cire et la partie des pieds dénuée de plumes sont jaunâtres.
Longueur totale, deux pieds et demi environ. Tel est le petit Pygargue de Buffon.
Le vôtenieni de cet Aigle est différent dans sa seconde année. Il a alors la tête et le cou
d’un cendre pâle, varié de bi'un ; cette dernière couleur est plus foncée sur le corps et
sur les cillcc, dont les pennes sont noires ; la queue est totalement blanche chez tous
les individus ; le bcc jaunaiic, aOxot rt^Çs et le dessus des paupières ; la peau
nue qui est entre le bec et les yeux est bleuâtre et paiacutOv. dv. at.uxgcua, les
pieds sont jaunes et à moitié couverts de plumes fauves ; les ongles sont noirs.
Cet oiseau, âgé de trois ans, a les plumes de la tête, du cou et de la queue d’un beau
blanc, avec la tige noire : le reste de son plumage est d’un brun sombre; le bec garni
à sa base de soies noires et blanches ; la cire jaune et l’iris blanchâtre. Le précédent est
le grand Pygargue de Buffon , et celui-ci son Pygargue à tête blanche ; enfin, à
mesure que cet Aigle vieillit, il blanchit de plus en plus.
L’Aigle à queue blanche d’Edwards doit être rapporté, ce me semble, à cette espèce,
comme un jeune, et non pas à l’Aigle commun, Falco fulyus, ainsi que l’ont fait
Gmelin et Latham ; car , outre qu’il habite en Amérique les mêmes contrées que le
Pygargue, il a la môme partie de la tète dénuée de plumes.
( i ) Fauna Groenlandica.
(a) Bariram’s travels.