L’A IG L E M O U C H E T É , A q u ila maculosa. Pl. 5 bis.
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A. noir en dessus; gorge, devant du cou, poitrine, croupion et couvertures inférieures de la queue
blancs et tachetés de noir ; ventre de cette dernière couleur et moucheté de blanc ; plumes de l’anus
et des jambes ferrugineuses; pennes des ailes et de la queue d’un gris de plomb et rayées de noir
en travers.
Nous devons la connoissance de cet Aigle à Perrein, que j’ai eu souvent occasion de
citer dans l’Histoire des Oiseaux dorés ou à reflets métalliques. Ce Naturaliste vient
de terminer sa carrière à New-Yorck, an moment où. il se disposoii à pénétrer dans
l’intérieur de l’Amérique septpn^i'lonale, pour cnricJiir l’Ornithologie de nouvelles
découvertes. Que^ji^ Uevoit-on pas espérer de cet observateur éclairé, dont le zèle
ardent pour progrès de la science ne connut point de bornes ? il y eût trouvé certainement
des oiseaux mal indiqués par les voyageurs, et d’autres encore inconnus qui
ne se plaisent que dans les régions les plus éloignées des côtes maritimes. Il nous eût
instruit de leurs habitudes, de leurs moeurs, de leurs amours, comme il l’a fait
pour la plupart des espèces qu’on voit en Afrique dans les royaumes de Congo et de
Cacongo, et particulièrement à Malimbe, pays qu’aucun Naturaliste n’a parcouru jusqu’à
présent. Il eu a rapporté non-seulement les volatiles les plus rares et les plus beaux,
mais encore un grand nombre d’insectes inconnus.
La communication franche de ses notes manuscrites, où j’ai puisé, ainsi que plusieurs
auteurs, des détails intéressans sur les productions de ces contrées, lui donne des
droits incontestables à la rcconnoissance de tous ceux qui cultivent l’Histoire naturelle.
Sa mort prématurée est d’autant plus douloureuse pour moi, que nous avions contracté
une étroite amitié, lorsqu’entraînés par le même goût, nous parcourions les bois et les
plaines de Saint-Domingue ; et je saisis avec empressement l’occasion de rendre un hommage
public à sa mémoire.
L ’oiseau rare et nouveau dont nous nous occupons étant le seul connu d’une espèce
échappée jusqu’à présent aux recherches des Ornithologistes et des voyageurs qui ont
parcouru l’Amérique septentrionale, ne se pourroit-il pas que sa résidence habituelle
fût dans le Mexique ou la fiiilaue, et qu’il se fût égaré, comme il arrive quelquefois
aux oiseaux sédentaires sous les zônes torride et australe ? Au reste, ce n’est de ma
part qu’üiie conjecture ; mais il est très-vraisemblable, quoiqu’on ne connoisse point
son genre de vie, qu’il se nourrit de poisson, puisqu’il a , comme l’Aigle pécheur
décrit ci-après, les jambes couvertes de plumes courtes et serrées, les tarses nus jusqu’aux
genoux, et les doigts séparés jusqu’à leur origine.
Cet oiseau de proie a la tète, lu nuque, le dessus du cou et le manteau noirs; un
large sourcil blanc, bordé d’une raie noire qui part du coin de l’oeil et se perd sur
les côtés de la gorge ; l’espace qui sépare le bec des yeux est bleu et parsemé de
poils ; la cire est de la même couleur, et l’iris jaune ; la gorge et les parties postérieures
jusqu’au ventre, sont tachetées longitudinalement de noir sur un fond blanc ; celui-ci
au contraire, est moucheté de blanc sur un fond noir; les taches de la gorge et
du cou sont irès-clroiles ; celles de la poitrine larges, en outre ses plumes ont une
bordure noire ; celles de l’anus et des jambes sont d’un ferrugineux foncé dans le
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dessous ; les pieds sont orangés, et les ongles noirâtres.
Longueur totale de l’oiseau , vingt-quatre pouces ; du bec, dix-sept
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