musses, 1rs louiLs, les ja s e u r s , les robins ne gagnent cette dernière conlrce et la
Nouvolle-Gcorgie que dans les hivers rigoureux; les àe montagne,
ja co b in et le s iz e r in , qui naissent tous dans les régions les plus septentrionales,
horncnt leurs courses càla Virginie ctà la Caroline ; il en est de même de
beaucoup d'oiseaux de rivage et d’eau qui y viennent de la zone glaciale;\Axarfang
s’arrête ordinairement dans l'état de N cw-Y ork; la gelinotte noire, le corbeau
sc trouvent rarement dans les contrées situées au midi de l’Acadio; brun,
le krinis leucoptère, le pinicole roz/^emt plusieurs choueLLes restent au Canada
ou dans les contrées voisines ; d’autres, do la famille do ces dernières, et les
lagopèdes se montrent toute l’année au Labrador et a la baie d Hudson ; j ai fait
connoître précédemment les espèces qui sont fixées aux Floridcs cl à la Louisiane.
Le mijiistrey qui passe l’hiver au Mexique, ne s’avance presipie jamais au nord
du Conncclicut ; les fr in g ille s ja u n e s ., (pi'on rencontre depuis la Caroline
jusqu’au Canada, sont plus nombreuses dans les états de N cw -Y o r k et de
New-Jersey que par-tout ailleurs; quelques autres espèces, dont une partie
voyage, restent on tout temps dans la Pensylvanie ; de cc nombre, sont le g ea i
bleu, le p ic doré, le p ic noir huppé, Xortolan shep-shep, et des tourterelles :
enfin, des corneilles cl des perdrix habitent ces contrées dans toutes les
saisons.
II n’y a pas de doute que la disette des alimcns dans le nord ne soit la principale
cause de ces émigrations périodiques, sur-tout pour les entomopliages, et que
le froid ne soit qu’une cause secondaire ; en effet, on a vu en France, pendant
l'hiver, des hirondelles qui y passoient même cette saison lorsqu’elle étoitlempcrce
; j’y ai trouvé des iruijueCü à lu iìn nhro: et enfili l’ou m’a apporté
an mois de janvier des fa uv ettes à tète noire prises dans un bois de troènes
et d’aube-épines, dont elles mangcoicut les baies, et qui étoient fort grasses,
quoique la terre fut alors gelée et totalement couverte de neige. Ces rencontres
sont très-rares, il est vrai, mais elles ne viennent pas moins à l’appui de mou
opinion; de plus, le?> rossignols, les fa u v e tte s et d’autres oiseaux voyageurs,
insectivores ou granivores, qu’on tient en captivité, résistent au froid, ci ne périssent
que lorsque la gelée atteint leurs alimcns; mais où sc terminent les courses
du plus grand nombre, et qui peut déterminer toutes ces espèces à quitter au
printemps les pays chauds oii ils trouvent toujours réunis une douce température
et des alimcns convenables ? Ces deux questions, déjà traitées par des
plumes savantes, sont encore à résoudre ; nous n’avons sur la première que des
notions superficielles ; on sait seulement que presque tous les oiseaux séminivores
du nord de l'Europe sArrêtcnt vers le 4 o' degré de latitude, c[ue les cailles et la
plupart des entomophagcs se retirent en Afrique, que plusieurs de ces derniers
habitent l’Egypte pendant riiivcr, ctqucnotrc liirondello de cheminée sc montre
alors au Sénégal ; on sait encore que les espèces voyageuses de l’Amérique
septentrionale font a-pcu-près les mêmes courses ([uc celles (.l’Europe; mais la
z o n e boréale du nouveau continent étant plus froide que la notre, ces espèces
s’avancent plus loin dans le sud. On est certain que riiirondcHe à ventre blanc
est la seule qui soit commune aux deux zones tempérées, et qu’à l’cxccption de cette
race et de l’hiroudolle à ventre roux, on ne trouve point les autres sous la z(nic torride;
du moins les auteurs et les voyageurs n’cn font pas mention, et on n’cn voit
point dans les nombreuses collections qui viennent de la Guianc. Cette contrée et le
Brésil ont aussi leurs oiseaux particuliers ; mais ils y sont sédentaires. Une seule
espèce de leurs hirondelles fréquente les Etats-Unis. Les pays situés au-delà du tropique
du capricorne ont de même les leurs, et il n’cstpas douteux qu’ils aliandonncnt
aussi leur patrie à l’approche des frimas et qu’ils s’avancent alors vers l’équatenr;
niaisils ne vont jamais au-delà. On ne connoît jusqu’à présent que trois ou quatre
oiseaux de l’Amérique septentrionale dont l’espèce sc trouve aussi dans la partie
méridionale ; encore csl-il fort incertain que deux de ces volatiles existent au
Canada (r). L ’une et l’autre partie ont leurs espèces particulières, et au moins
en aussi grand nombre (2). Les oiseaux voyageurs, de quchjue coté qu’ils arrivent
sous la ligne, ne la dépassent p o in t , comme le croyoit Catesby, qui
indique la zone tempérée du sud pour la retraite hivernale des oiseaux de celle
du nord. L ’équateur semble être pour tous une barrière insurmontable, et même,
à l’exception de sept ou liuit q u i , pendant l’année , n’y résident que quelques
mois, les autres ne pénètrent pas au-delà du tropique du cancer; s’il on étoit
autrement, on trouveroit sous celui du capricorne ceux qui quilteiiL les Etats-
Unis à l’automne pour n’y revenir qu’au printemps; mais on ne les y voit pas,
à l’cxception néanmoins de quelques esjicces, (pii sont communes aux deux
zones tempérées : les individus de ces espèces ne passent jias indifféremment
de l’une à l’autre; ils suivent la loi imposée à ceux qui sont indigènes. Ces oiseaux
ne s’avançant presque jamais au-delà du tropiqu-a v o i s i n de h;ur demeure habituelle,
et ceux qui pénètrent jusque sous l’équatcur n’allant pas du côté opposé
il eu résulte que les espèces des deux zones tempérées ne doivent point sc trouver
ensemble dans les contrées quelles fréquentent pendant la mauvaise saison; une
pareille rencontre est même impossible, puisqu’à l’époque où celles du nord y
arrivent, celles du sud sont parties pour leur pays natal.
Je répondrai à la deuxième question par des observations que j’ai faites dans
des contrées où se retirent pendant l’hiver la plupart des oiseaux entomopliages
et baccivores de l’Amérique septentrionale. J ’ai remarqué à Saint-Domin"ue et
dans les îles voisines, que les saisons sont peu distinctes au premier aspect, quoiqu’elles
offrent néanmoins des différences; mais il y en a deux très-scnsiblcs
celle où sc forme la jilus grande partie des fruits , et colle de leur maturité.
On peut les comparer à notre printemps et à notre automne ; il y a bien aussi dans
( 0 Le ty ran savana , muscicapa tfraanus , Lins, e t le flav e rt, loxia canadensis , ibid. qu e les Ornitliolo-’istes
d i s e n ty tro u v er au C a n ad a , mais q u ’au cu n v o yageur n ’y a re n c o n tre s , ii’y a u ro ie n t-ils pas été tran sp o rté s de Cakume
o u de 1 Amenque méridionale , e t n ’a u ro ie n t-ils pas é té envoyés de la Nouvelle-France en Euro p e ? Des am aleiirs ou des
a u teu rs ig n o ran t ce f a it, les a u ro ie n t alors p résentés comme indigènes à l’Amérique se p ten trio n a le , ainsi q u ’a fait iiuffoa
p o u r le c ardinal dominicain h u p p é , loxia dominicana, var. B. L ts s . Gm. p a rc e q u ’il l’a reçu de la Louisiane ciuokiu’il
n e se trouve q u 'a u Brésil e t au Paraguay. ’ ‘ '
. (a) Don Feli-t de Azava dé crit q u a tre c en t q u a ra n te -liu it espèces d ans son h isto ire des oiseaux d u P a ra-u av et de « io -
de-la-Plata. Le n om b re de celles q u i h a h ite iit l'Amérique méridionale d o it encore ê tre p lu s g r a n d , p u isq u 'il ne siirnaJe
q u e les oiseaux q u i se tro u v en t depuis le 24“ ju sq u ’au 36= degré de la titu d e australe. ^