milice, contre les rochers ou contre les murailles-, quelques-unes le suspendent au toit
des maisons, ou à des poutres. En Amérique, de même qu’en Europe, ces oiseaux n’ha-
bilcnt les zônes tempérées que pendant la belle saison, et ils en émigrenlà l’automne. On
ne sait dans quelle contrée la plupart se retirent pendant l’hiver.
Parmi les espèces dccegenre, qui habitent les Etats-Unis, il y en a deux qui se trouvent
sur l’ancien continent, rÎIiroiidclle de cheminée, Hirundo rustica, L in n . G m . , et celle
de rivage, Hirundo riparia, ibid. La première ne diiière point de la nôtre par son
extérieur et par scs habitudes; l’autre ne présente de dissemblance <[ue dans ses pieds
plus longs et uullcraenl couverts de plumes. 11 est à remarquer que ces deux Hirondelles
sont celles qui s’avancent le plus au nord des deux continens.
Des auteurs et des voyageiu's ont imposé le nom dc Martinet à plusieurs Hirondelles
dc rAméri(jue, sans doute d’après leur laille, car cette dénomination ne peut convenir
à aucune, puisque dans cette partie du monde ou rie connoît point de vrais Martinets,
c’est-à-dire des Hirondelles qui ont, comme ceux-ci, les quatre doigts dirigés en avant
et composés seulement de deux phalanges. Ainsi donc Pennant a été induit en erreur par
Lawson, lors([u’il dit que notre Martinet, Hirundo apus, se irouve aussi à la Caroline.
LTIirondelle bleue halrlic l’Amérique, depuis le Mexique jusqu’à la baie d’Hudson, et
uc se montre point, ou très-rarement, dans les îles Antilles; son sang, si l’on en croit
Cliaslcllux, se rclfoidit et prend à-peu-près le degré dc la température de l’air, comme
celui dc ces quadrupèdes <[ui demeurent pendant l’hiver dans un état de torpeur et
d’engourdissement (i). Ce fait, quoique appuyé d’un témoignage respectable, demande,
cc me semble, à être confirmé par de nouvelles observations, très-difficiles à faire, il est
vrai, puisque c’est du hasard seul cju’on peut attendre une pareille découverte.
Les Hirondelles bleues se tiennent toujours dans les lieuxhabités, et sont,pour ainsi dire,
domestiques. Cette habitude est due aux ménagemens elaux égards presque superstitieux
que les Américains ont pour elles; en effet, ils voient et souOrcnt avec peine qu’on leur
donne la chasse ; ils les attirent près de leur demeure, en attachant des maisonnettes
{little house) sous la saillie des toits, pour les faire nicher. Ces sortes de volières contiennent
quelquefois jusqu’à douze cases ; chaque couple s’eii approprie une et y fait deux
pontes par an. Les Américains ont raison dc protéger ces muscivorcs, car ils sont de la
plus grande utilité dans un pays qui fourmille dc mouches, de maringouins et d’autres
insectes aussi incommodes. Déplus ces oiseaux, disent-ils, ne peuvent être trop nombreux,
puisque ce sonl des sentinclles({uiveillcntà lasureté de la volaille: en effet, aussi-tôt qu’un
oiseau de proie se montre près d’une basse-cour, toutes .les hirondelles des environs se
réunissent, le harcèlcni cl le fatiguent par leurscrL rciirirCs, au jiulnt qu’il est forcé de
s’enfuir. La volaille, connoissani les cris d’alarme el de menace que les Hirondelles jettent
dans celle circonstance, se cache dès ([u’clle les entend, cl évite par ce moyen les serres
de sou ennemi. Quand cette espèce ne irouve point un asile préparé pour y construire
son nid, elle l’attache sous une corniche de brique ou de pierre, lui donne la forme dc
celui de noire Hirondelle dc fenêtre, Hirundo urbica, L in n . G m. , et le compose des
mômes matériaux; enfin, à la Ijaie d’tludsoii, où elle ue peut se procurer les mêmes
commodités (jti’aux Etats-Unis, elle niche près des rivières dans des lentes de rocher. Sa
ponte est dc quatre ou cinq oeufs blancs et tachetés de brun.
L'Hirondelle bleue fait entendre, sur-tout quand elle vole, un ramage sonore cl mélo-
( I ) 0 V oici, dit CliasiclIux , une observatioD qui nwirile toute la confiance possible : M. Fleniming , gvaud-juge en Virginie,
boraïue digne dc f o i, a assuré ii M. JcITursoa (actuellement président des États-Unis) qu’un jour d’b iv e r, taudis qu’il étoit
occupé à faire abattre des arbres dans uu lerrein qu’il vouloit ensemencer , il fut fort surpris de voir tom b e r, avec uu vieux
cbêne fen d u , une grande quantité de Muriius (nom que les Américains donnent à c et o iseau), qui s’étoienl réfugiés e t engourdis
dans les crevasses de cet arbre , comme font les Cbauve-Souris dans les antres e t dans les souterrains «. Voyage dans l ’Jhnà-
riijue septenlrionale , lo m . i i , pag. Sag-S^O.