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DE L’AM É R IQ U E S E P T E N T R IO N A L E . 8i
Canada el sur-ioui la baie d’Hudson, où elle porte le nom de Wapaw Wisly John ou
de WhiLe Wisky John, sonl les contrées dc l’Amérique qu’elle préfère pour s’occuper
d’une nouvelle géncraiion. Elle place son nid sur les pins à une moyenne hauleur, ou sur
les genévriers, le compose d’herbes grossières, de bucheltes ci de mousse. Sa ponle est
de cinq ou de six ceufs d’un blauc sale el laclietés dc gris brun. Après quinze jours d’in-
cubaiion, les pclits éclosent nus et ne sonl jamais couverts de duvet; leui's plumes,
comme dans tous les oiseaux qui naissent ainsi, pointent et sc développeni plutôt que
chez les aulres.
La Collurie boréale a le bec couleur dc corne à sa base, et noir dans le reste ; l’iris gris ;
les yeux entourés d’une tache blanche, qui s’cieiid en arrière; les plumes des oreilles
noirâtres ; la tête , le dessus du cou el du corps d’un gris dc souris : celle leinle est plus
claire, nuancée de roux, et coupée par des lignes transversales, noirâtres sur les
parlies inférieures ; les plumes scapulaires sont grises ; les couvertures supérieures des
ailes noires dans le milieu , et bordées de roux du côté du dos ; les pennes noires , ainsi
que la queue; mais celle couleur ne couvre lolalemcnt que les deux pennes iniermc-
diairos de eelle-ci; les autres onl plus ou moins de blanc vers leur extrémilc ; les pieds
sont noirs. Longueur t.niale, hnli pouces trois quarts.
lous les individus de celle espèce n’ont point sur les parties inférieures des lignes
aussi distinctes que celui-ci; il en est même chez lesquels ces lignes sonl tellement eiTacces
qu’on a peine â les distinguer.
Dc ma colleclion.
L A C O L L U R I E A R D O I S É E , L a n iu s ardosiactus.
C. d’un gris ardoisé en dessus ; blanche en dessous ; bande noire sur les côtés de la tête ; plumes $■
pulaires d’un gris blanc ; ailes et queue noires et marquées de blanc.
C et oiseau a plus de rapports avec la Pie-grièche grise que le précédent ; il n’en
diffère que par une couleur plus foncée sur ses parties supérieures, par sou hec
plus robuste et presque denté vers la pointe. Quoiqu’il se trouve quelquefois dans les
mômes contrées que la Collurie boréale, on ne peut confondre ces deux espèces quand
on les a observées dans leur pays nalal ; puisqu’outre les dissemblances qu’on remarque
dans leur taille et dans leur plumage, elles ne se mêlent point ensemble , et se tiennent
constamment â une certaine distance, ([uand elles sc rencontrent dans le même arrondissement.
L’espèce dc la Collurie ardoisée est nombreuse dans les parties sud de
l’Amérique septentrionale et se plait sur-tout â la Géorgie, aux Floridcs et à l;i Louisiane
; l’autre, au contraire, préfère le nord, et si on la voit dans les régions méridionales
, cc n’est qu’en liiver. Chaque espèce vit en famille pendant toute la mauvaise
saison, et cliatiue famille n'csl composée <jue d’iudividus de la même couvée, qui dans
leurs courses sc dispersent durant le jour et se réunissent le soir. Si môme j)lusieurs
troupes, quolqti’cllcs apparlleimciil t\ la même espèce , suivent la même route (luand
elles voyagent, il y a presque toujours uu intervalle de dix à quinze jours entre
leur passage respectif ; enfin, si ces troupes fréquentent, par hasard , le même canton,
elles sont toujours éloignées l’uuc dc l’autre. Toute autre manière dc voyager ne
peut convenir aux Colluries, parce qu’ayant journellement besoin de beaucou])
-riillmens pour subsister, 11 faut, si elles sonl en grand nombre, qu’elles se sépare:
jour la trouver. Un individu qui ne mangcroit tsar jour qu’un oiseau de la arossct
d’a
poiUMu L'u par qu uu grosseur
du Moineau , ne pourroit vivre long-temps. En effet, une Pie-grièche grise que j’avois
bornée ù celte nourriture, est tombée en phthisie cl n’a vécu qu’un mois.
T o M E