contement dc changer d’arhre, se posent sur le plus proche, et tous sur le même, si
tous peuvent y trouver place. En liberté , comme en captivité , ils sont silencieux pendant
toute l’année; ils jettent seulement de temps en temps un cri qui m’a paru exprimer
les syllabes z i , z i, z i; mais lorsqu’ils prennent leur vol, ils le font entendre plus
souvciii,le répètent avec plus de vivacité , et quand c'est Facceut de l’inquiétude, ils le
prononcent d’un Ion traînant el plaintif Si réellement le Jaseur d’Europe a un chant très-
agréable , comme le dit Averspcrg, cité par Bulïbn ; si, selon d’autres, il gazouille et jase
continuellement, celle diflerencesuifiroit pour ne pas les réunir dans la môme espèce.
Peu d’oiseaux se consolent plus promptement que le Jaseur du cèdre , de la perte de
leur Iiberté;pcud’olseaux,pris adultes,se façonnentplusaiscincni à la captivité. Celui-ci
ne donne aucun signe de regret et ne cherche point ù s’échapper dès qu’il est emprisonné
: la tranquillité semble être pour lui le premier des besoins. Son naturel est
mélancolique, on peut môme dire stupide, en quelque état qu’il se trouve. A peine est-il
entré dans une volière , qu’il se jette sur la nourriture qu’on lui présente , si elle lui est
propre. Quoiqu’il soit Iructivorc , il mange aussi avec avidité la mie de pain trempée;
mais si on le bonie ù cet aliment, il souflrc d’une sorte de diarrhée qui le fait périr.
Quoiqu’il en consomme beaucoup et (¡u’il digère promptement, il dépérit peu à peu et
succombe au bout de quch¡ue temps. Un seul de douze de ces oiseaux pi b udulies , n’a
vécu chez moi que six mois. Leur carrière r ’"'’ quand on les prend dans le
nid et (ju un letir distribue des alimens plus substantiels.
Le màle et la femelle diffèrent très-peu l’un de l’autre : celle-ci a des couleurs moins
vives et une huppe plus courte. Des Ornithologistes distinguent le màle par les appendices
cériformes qui sont à l’extrémité de quelques pennes des ailes ; mais on ne doit
point indiquer ces appendices pour le caractère distinctif des sexes, puisque la plupart
des mâles n’en ont point, et (¡ue des femelles en ont. Sur plus de cent Jaseurs que j’ai
eu occasion d’examiner, vingt au plus portoient cette parure, et quelques-uns avoient
celte cire à Fexlrémité de plusieurs pennes de la queue ; tel est celui dont je publie la
figure. Il est très-vraisemblable (¡ue ces appendices sont l’attribut de Fâge avancé, car
les jeunes des deux sexes en sont toujours privés dans leur première année.
L ’aigrette de cet oiseau est composée de plumes elfilées et d’un gris nuancé de
roux ; une bande noire, bordée de blanc en dessus, ceint le front, passe sur Foeil et se
perd sur l’occiput; la mandibule supérieure a un trait de la dernière couleur sur les
plumes qui la bordent ; un gris roux couvre le corps , mais ¡1 est plus foncé sur le dos
et les couvertures des ailes, dont les pennes sont d’une couleur d’ardoise, sombre, et
frangées à l’extérieur d’un gris bleuâtre ; la gorge est noire â son origine, et ensuite du même
gris que le devant du cou et la poitrine : cette teinte prend un ton verdâtre sur le ventre et
les, flancs, elle se dégrade sur les parties inférieures ; la queue est noirâtre et terminée
de jaune ; le bec et les pieds sonl noirs. Longueur totale , cinq pouces dix lignes.
Les jeunes ont une huppe très-peu apparente; ils sonl d’un gris sale sur les parties
supérieures , et tachetés de brun sur les inférieures; le milieu du ventre est d’un blanc
terne ; le bec, les pieds et les ailes sont bruns, ainsi que la queue, dont la pointe est
d’un jaune pâle. Longueur totale, cinq pouces neuf lignes.
F IN DU TOME PREMI ER,