Les livres qui traitent des objets que j’ai voulu étudier et
ces objets eux-mêmes m’étaient indispensables. J’ai trouvé ces
secours nécessaires dans les bibliotbèques et les herbiers de
mon illustre Maître ; du célèbre M. Gouan , dont le nom seul
fait l’éloge; de M. Bouchet, naturaliste aimable et distingué
de cette ville : je les ai trouvés encore dans les bibliothèques
que plusieurs des estimables Professeurs de cette Faculté ont
bien voulu mettre a ma disposition de la manière la plus
affectueuse et la plus obligeante ; enfin, dans la bibliothèque
de la Faculté de médecine et dans l’herbier du Jardin des
plantes. Tous ceux qui ont contribué à faciliter mon travail,
voudront bien recevoir ici le tényjignage jrablic de ma vive
reconnaissance.
C’est surtout dans les collections de livres et de plantes
de mon Maître, M. le Professeur de Candolle, et dans le
jardin dont il est directeur, que j’ai trouvé la plus grande
partie des matériaux qui m’étaient nécessaires. Mais ce qui ne
m’a pas été moins utile, ce sont les conseils qu’il n’a .cessé de
me donner, par une suite de sa bonté qui ne se lasse jamais.
Aussi, dirai-je, une fois pour toutes , que c’est d’après ses
principes que je me suis constamment dirigé. La partie
botanique de ma dissertation ne doit être regardée que comme
l’application de ces principes a une classe particulière de faits.
Mon but étant défaire l’histoire des Solanum, et des genres
qui ont été confondus avec eux, j’ai divisé mon travail en
deux parties. Dans l’une, j’ai examiné ce que l’on sait de la
nature de ces plantes, de leur action sur l’économie animale et
de l’emploi que l’homme en a fait. Dans l’autre, j’ai cherché
a faire connaître les espèces d’une manière précise. J’ai écrit
cette dernière partie dans la langue de la science botanique.
HI STOIRE
D E S S O L A N U M ,
ET DES GENRES QUI ONT ÉTÉ CONFONDUS AVEC EUX.
I .
H I S T O I R E G É N É R A L E .
H i s t o i r e de l ’étude des espèces et des genres.
L orsqu’ on recherche quelles étaient les connaissances des
hommes dans les divers âges d’une science sur une classe particulière
de faits de cette science, on aperçoit aisément, parle
seul examen de ces faits particuliers , l’état de la science entière
à chaque époque; ou du moins, on vérifie sur un seul poidt,
ce que nous savons en général de l’esprit et de l’état de la science
à chaque âge. L’histoire de l'étude des espèces et des genres dont
nous allons nous occuper, va nous en offrir un exemple.
Nous ne savons rien de précis sur les plantes que connaissaient
les hommes, dans le premier âge de la botanique , si l’on peut
appeler ainsi cette époque où la science n’existant pas encore ,
chaque peuple distinguait de la foule des végétaux qui étaient
répandus autour de lui , ceux qu’il mettait en usage ou qui
se faisaient remarquer par des formes élégantes et singulières.