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 porte à croire  que la douce-amère  ,  d’après  ce  que  nous  
 savons  d’ailleurs  sur  sa  manière  d’agir,  a  pu  être  de  quelque  
 utilité  dans  ces  affections ,  en  favorisant  le  rétablissement  des  
 exanthèmes  supprimés. 
 Gale.  Chez  les  Uplandes,  au  rapport de  Linné (i),  la  douce-  
 amère  est  fréquemment  employée  contre  la  gale  ,  tellement  
 qu’elle  a  reçu, dans celte région,  le  nom  de Quesce,  qui signifie  
 bois  à  la  gale.  Je  ne  sache  pas que  d’autres  observations aient  
 constaté  ses  heureux  effets  dans  cette  maladie;  on  conçoit,  
 d’après  son  action  sur  la  peau ,  qu’elle  peut  être  quelquefois  
 avantageuse  dans  cet  exanthème. 
 Lait  répandu.  Sçus, le  nom  de  lait  répandu,  Carrère  a  fait  
 connaître  plusieur^(|q£>servations  de  maladies  survenues  à  des  
 femmes  après  les  couches,  et  guéries  par  la  douce-amère;  
 maladies  qu’il  attribue  au  repompemenl  du  lait  dans  la  masse  
 du sang  (a).  Pour  le  dire  en  passant,  je  suis  fort  porté à croire,,  
 avec  Pouleau  et  un  bon  nombre  d’observateurs  ,  «  qu’il  n’y   
 a  pas  plus  de  lait  dans  le sang d’une nouvelle accouchée-,  que  
 dans  celui  d’une  vierge  (3 ).  »  Mais  il  est  hors  de, mon  sujet  
 d’entamer  ce  point  de  discussion  entre  les  médecins,  qui  malheureusement  
 n’est  pas  le  seul;  je  reviens  à  la  douce-amère. 
 Carrère a donné quatre histoires incomplètes de ce qu’il appelle  
 lait  répandu.  Il paraît,  d’après ce qu’il en dit, quec’étaientautant  
 de  maladies  différentes,  qui  n’avaient  de  commun  que  la  circonstance  
 d’être  survenues  à  des  femmes peu  après ou très-longtemps  
 après  leurs  couches. Dans  ces  cas,  la décoction de douce-  
 amère  a  agi  en  excitant  les  sueurs ,  les  urines  ou  les  selles.,  
 Mais,  comme  nous  l’avons  déjà  dit,  ces  observations  ne  sont 
 ( 1 )   L in n .   I.  c ,  V I I I .  p.  7 2 . 
 (2)  Ouvr.  c i t .  p,  1 7 .   e t  suïi>. 
 (3)  OEuvres  posthumes  de  Fouteau.  Paris,  1783,  IIL  p.  46, 
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 pas  assez  précisées  pour  qu’on  puisse  savoir si  l’action  de notre  
 substance  était  indiquée. 
 Asthme.  Quarin  (1)  conseille  la  décoction  de  douce - amère  
 dans  l’asthme.  Carrère  (2)  l’a  employée  quelquefois avec  succès  
 dans celle maladie  , mais  à  petite dose;  elle a  alors provoqué.une  
 expectoration  plus  ou  moins  abondante.  Il  paraîtrait,  d’après  
 cela,  qu’elle  doit  avoir  un  effet  salutaire  dans  cette  maladie  ,  
 lorsque  celle  expectoration  est  indiquée. 
 Scrophules  et  Cancer.  Razoux  assure  avoir  employé la douce-  
 amère  avec  avantage  dans  ces  deux  affections.  Carrère  (3)  rapporte  
 plusieurs  observations  d’après  lesquelles  on  voit  que  la  
 douce-amère n’a  produit aucun soulagement,  en  provoquant les  
 sueurs,  les  urines  et  les  selles,  Ce  qu’on  sait  aujourd’hui  de  
 la  nature  do  ces  maladies,  ne  fait  pas  penser  que  cette  plante  
 puisse  y  être  d’un  grand  secours. 
 !  Ulcères.  Plusieurs  observations  d’ulcères  atoniques  dont  on  a  
 attribué  la  guérison  à  l'usage  de  la  douce-amère,  ont  été  rapportées  
 par  Carrère (4)  et Razoux  (5).  Il  est  bien  possible  que ,  
 dans  des  cas  de  ce  genre ,  l’action  excitante modérée  de  cette  
 plante  puisse  produire  d’heureux  effets. 
 Ictère.  Obstructions  des  viscères.  Un  grand  nombre d’auteurs  
 ont  vanté  la  douce-amère dans  ces  maladies ;  mais aucun d’eux  
 n’a laissé des  observations  à  l’appui  de  son  assertion.  La  plupart  
 de  ces  auteurs  n'ont  fait  que  rappeler  la  pratique  de  Tragus ,  
 qui, ; dans la  jaunisse  invétérée,  faisait  prendre une forte décoction  
 de  tiges  de  douce-amère  dans  le  vin.  Linné,  Carrère  et  
 Razoux  disent  qu’on  peut  s’en  servir  avec  succès  dans  cesr 1 * 4 5 
 ( 1 )   Observations  pratiques  sur  les  maladies  ch ron iq u e s ,   par  J.h  Q u a r in   ,   
 trad uc tion fr a n ç a is e .  P a r is .  18 0 7 .  p.  1 1 7 . 
 ~  (2)  O un.  c ité ,  p .  3 a. 
 (3 7   Oup.  c it é .  p.  3 4   et  3 5 . 
 (4)  Oup.  c ité .  p.  a 3 . 
 (5 )  Oup.  cité.  p.  2 7 4   et  2 70 .