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 lui  sont  propres. 
 C’est  dans  le  même  temps  que  la  tige  de  notre  plante  se  
 développe,  que  les  tubercules  se  forment  et  prennent  de  l’accroissement  
 ;  trois  ou  quatre  mois  suffisent  pour  que  ceux-ci  
 acquièrent  tout  le  développement  dont  ils  sont  susceptibles.  
 Ainsi,  dans certains climats ,  ia  récolte peut  s’eu  faire plusieurs  
 fois dans  l’année. 
 Je  terminerai  ce  que  j’ai  à  dire  sur  l’histoire  de  la  plante,  
 par  quelques  mots  sur la manière dont  on  la  propage;  je  m’occuperai  
 ensuite  du  tubercule seul  et  de  ses  usages. 
 Le  Solarium  tuberosum  est  susceptibles  des  deux  modes  de  
 reproduction  connus  dans  les  végétaux ,  la  reproduction  par  
 extension  et  la  reproduction  par  graines.  C’est la  reproduction  
 par  extension  qui  est  la  plus  généralement  pratiquée  ,  parce  
 qu’elle  est la plus prompte.  Par  elle ,  on  récolte  la  même  année  
 une quantité de  tubercules égale à  celle qu’on  n’obtient qu’après  
 deux  ou  trois  ans  par  la  voie  du  semis.  Elle  peut  se  faire  de  
 deux  manières:  i.° en  mettant  en  terre des  petits  tubercules,  
 ou des gros  tubercules  divisés  en morceaux  telsf'qu’il reste  sur  
 chacun  d’eux  un  certain  nombre  de  bourgeons  ou  oeilletons;  et  
 c’est là, jecrois, la  seule  méthode mise  en  usage de  nos  jours ; 2.0  
 en marcottant les tiges.  Gaspard Bauhin  (1)  rapporte  que,  de son  
 temps ,  les  Bourguignons  la  reproduisaient  de  cette  dernière  
 manière,  en  couchant  la  plante  et  recouvrant  de  terre  une  
 partie  de  la  tige  coudée;  des  tubercules  en naissaient en  grand  
 nombre  (2).  Par la  voie du semis,  on  obtient un  très-grand  nombre  
 de  variétés,  parmi  lesquelles  on  choisit  celles que  l'expérience  
 a  fait  reconnaître  comme  étant les  meilleures.  Ce  mode  
 de  reproduction  paraît  n’être  presque  pas  employé. 1 2 
 (1)  Ouvrage  cité.  I   c. 
 (2)  Oq  sait  que  la  vraie  patate  ( Convolvulus  patatas )  se  reproduit de  
 cette  manière. 
 Il  est  hors  de mon  sujet  d’entrer  dans  tous  les  détails  de'  la  
 culture de  la  pomme de terre.  Je renverrai pour  cet  objet aux  
 ouvrages  de  M.  Parmentier ,  au  dictionnaire  de  Rozier,  au  
 supplément  du  dictionnaire  des  sciences,  etc.  Je  dirai  seulement  
 que  celle culture  n’est  fondée  que  sur  un  seul  principe:  
 rendre  la  terre meuble  autant que  possible  avant la plantation ,  
 et  pendant  toute  la  duréë  de  l’accroissement. Un terrain léger  
 convient  beaucoup ,  en  général,  à  la  pomme de  terre,  comme  
 à  toutes les  plantes  ,  dont le cultivateur  désire  faire  développer  
 les  parties  souterraines. 
 On  a  reconnu  que  ces  tubercules  (  quelle que soit  la  variété  
 plantée  ) sont  tendres  et farineux  ,  dans  les lieux  dont  le  sol est  
 un  sable  gras ;  qu’ils  sont  pâteux  dans  un  terrain  humide  et  
 glaiseux.  Le  choix des  variétés u’est pas une  chose  indifférente ,  
 puisque  certaines  ,  ou  se  développent  mieux  dans  certains  
 terrains  donnés,  ou  donnent  une  plus  grande  quantité  de  
 tubercules  ,  ou  sont  plus  hâtives  ou  plus  tardives.  En  outre,  
 les  tuBfercules  de  ces  diverses  variétés  diffèrent  entr’eux par la  
 proportion  diverse  de  leurs  principes  eonstituans  ,  oü  par  la  
 manière, déni ces  principes  sont  combinés.  D’après  cela  chaque  
 cultivateur,  suivant  la  nature  de  son  terrain,  le  climat,  la  
 saison  de  l’année,  ou  l’usage  qu’il  voudra  faire  des  pommes  
 de  terre  ,  donnera  la  préférence  à  telle  variété  plutôt  qu’à  
 telle  autre 
 Rozier  (1)  parle  d’une  maladie  de  notre plante,  maladie qui  
 est  connue  dans  le  Lyonnais  sous  le  nom  de  fnfolëe  ,  et  en.  
 Flandre  sous  celui  de  /livre.  J’ai  vu  dans  les  auteurs  que  j’ai  
 consultés ,  qu’il  existait  divers  écrits  anglais  et  allemands  sur  
 celte  maladie ;  je  n’ai  pu m’en  procurer  aucun.  Je ne sais  rien,’  
 ni  sur  sa  nature,  ni  sur  les  ravages qu’elle peut faire.  Il  paraît  
 qu’elle  a  son  principal  siège  dans  les  feuilles ,  qui  deviennent  
 toutes crispées. 1 
 (1)  jDictionn.  i?agriculture.  VIII.  p.  188,