De l'examen chimique des Pommes de terre. Le nom de M.
Parmentier se lie à tout ce qui a rapport aux tubercules du
fuberosum» . plante que M. François de Neafchâteau , dans
ses intéressons mémoires d'agriculture, propose de nommer,
a cause deç,ela, la Solanée parmenticre. M. Parmentier est le
premier qui se soit occupé de l’examen chimique de çe& tubercules.
Depuis la publication de ses travaux, le docteur Pearsoia,
en Angleterre , a fait connaître une suite d’expériences chimiques
sur ces organes. Mais c’est à M. Einhofque nous devons
l ’analyse la plus soignée qui en ait été faite ; elle est insérée
dans le quatrième volume du journal de Gehlen (i).
C® chimiste examina diverses variétés des pommes: de terre;
il trouva daus toutes les mêmes parties constituantes , mais dans
des proportions très-diverses. Je crois bien , avec M. Thompson,
cjut) ces proportions sont differentes dans la même variété de
pomme de terre; mais je pense aussi qu’elles diffèrent dans
chaque variété.
Une de celles-ci dont l’enveloppe est rouge et le suc ébuleur
de chair, fixa principalement l’attention de M. Einhof. Il fit
sécher à une douce chaleur une quantité de pommes de terre ,
jusqu’à ce qu’elles cessassent de perdre de leur poids ; elles sa
trouvèrent alors réduites aux o,a5 du poids qu’elles avaient
auparavant.
Il réduisit en pulpe , en les broyant avec de l’eau , la
quantité de pommes de terre fraîches qu’il voulut analyser.
11 lava ensuite la masse sur un tamis , jusqu’à ce que ee
liquide cessât de devenir laiteux , ou jusqu’à ce qu’il ne retînt
plus rien en dissolution. Ce qui resta sur la toile était la
matière fibreuse de la pomme de terre; celte matière diffé(
i) Gehlen. Journal. IV. 4S7. d’après M. T. Thompson ; Système de chimie ■
traduction française , par M. J. Riffanlt. VIII. p. 479. Dans l’extrait que jé
donne de ce qu’a dit M. Thompson, j’emprunte souvent les expressions
du traducteur.
rait essentiellement de la matière fibreuse de la plupart des
plantes. Elle forma avec l’eau bouillante une pâle semblable à
celle faite avec l’amidon , et elle devint demi-transparente par
sa dessiccation. Celte matière triturée dans un mortier et lavée
de nouveau avec de l’eau , fournit une quantité considérable
d’amidon. On tritura une seconde fois le résidu , qui était d’un
gris clair, et on en forma une poudre qui ressemblait beaucoup
à l’amidon, et par ses propriétés, et dans son apparence.
Le liquide dans lequel on avait lavé la pulpe des pommes de
terre était d’abord laiteux; abandonné à lui-même, il déposa
de 1 amidon. Après avoir été filtré , il avait une couleur rouge
de carmin , et il rougissait les couleurs bleues végétales. En lé
faisant bouillir, il se sépara un précipité floconneux en partie
blanc et en partie rouge ; ce précipité avait les propriétés de
1 albumine. Le résidu évaporé en consistance d’extrait , avait une
couleur brunâtre, était insoluble dans l’alcool et dans l’éther,
mais se dissolvait dans l’eau. C’élait^’ suivant Einhof, une matière
mucilagineuse. Il obtint de 7680 parties de pommes de
terre , ces diverses substances dans les proportions suivantes :
Amidon. . i ' a v / ; . n'53.
Mal i'ère fibreuse amylacée. . . . . 5^o.
Albumine.. . . . . . . . . . . ioj.
Mucilage à l’état d'un sirop épais. . 3rz.
2 1 1 2 .
Pour s’assurer de la nature de l’acide qui existe dans le suc
des pommes de terre, M. Einhof sépara ce suc par une légère
expression. Pour en faciliter la séparation , il les avait d’abord
fait geler et dégeler ensuite. 11 ajouta à ce suc de l’eau de chaux
en excès, et il fit digérer le précipité dans l’acide sulfurique
étendu pour séparer la chaux de l’acide. Il trouva que celui
qu’il obtint ainsi était un mélange d’acide tartarique et d’acide
phosphorique. Il serait possible que ce dernièr fût uni à la
chaux, et que cette combinaison fût tenue en dissolution dans