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dés dimensions et des degrés de consistance très-divers dans
les diverses espèces.
Les graines de nos plantes, fixées ordinairement en assez
grand nombre autour des placenta , sont environnées d’une
pulpe qui, à l’état d’une simple membrane dans sa jeunesse,
se remplit par la suite de sucs colorés (i). Dans certaines espèces,
cette pulpe parvenue à son entier développement, se détache
en partie de la graine et tapisse l’endocarpe (2); dans d'autres,
elle est si peu développée , qu’on l’aperçoit à peine. Ces dernières
graines appartiennent souvent à des baies dont le sar-
cocarpe est peu charnu, et alors on a coutume de dire que
la baie est sèche (3). Les graines dépouillées de leur pulpe,
ont une surface lisse ou verruqueuse ; dans les Lycopersicum ,
cette surface, comme nous l’avons dit ailleurs, est couverte de
poils particuliers qui ont assez de consistance. Ces graines sont
orbiculaires ou ovales avec une échancrure d’un côté ; elles sont
le plus souvent comprimées. Celles du Sol. lyeioides paraissent
avoir des formes particulières. Cette plante n’ayant pas fleuri
cette année au Jardin des plantes , je n’ai pu observer ses fruits.
L’embryon des graines de Solanum est recourbé; la radicule
inférieure, les deux colylédons ovales lancéolés.
Des fleurs et des fruits de Solanum et Lycopersicum employés j
de leur action sur l’économie animale. Les habitans de l’île
d’Amboine sont les seuls, à mu- connaissance , qui fassent usage
de fleurs de Solanum ; et l’emploi qu’ils en font n’est d’aucune
importance (4). Ils mêlent les fleurs du Sol. pressum avec d’autres
substances pour se colorer les deuts en rouge, ce qui chez
büx1 est un ornement.
Les fruits de nos plantes sont bien plus employés. On a beau-
( U Voy . ta part. C. de la p la n che a . q u i r e p r é s e n te le s d é ta i ls d ’ u n e
je u n e b a i e 'd e S o l. coagulons.
(2) Roy. p la n che 2 . parti B . J îg . 1 3 . 1 3 b.
(3 ) V oy . p la n che 18. J ïg . i 3 .
Ci) K um j i l j . Be rh, Am b. R , p. 241;.
coup parlé de leurs propriétés délétères. Nous examinerons
ce qui en e s t en rapportant leurs divers usages.
Les baies du Sol: vespertilio (t) sont d’une couleur de laque
très-foncée; à cause de cela , les femmes insulaires des Canaries
en fout une couleur dont elles se peignent le visage pour plaire
à leurs amans. Les Péruviennes font le même usage des baies
mûres du Sol. gnaphalioides (b).
On se sert au Pérou des baies du Sol. saponaceiim comme
du savon, pour laver divers objets (3). Je ne sais à quoi elles
doivent cette propriété.
On cultive dans les jardins, au Pérou, deux espèces de Solanum
dont on mange les fruits crus. L’une d’elles, le Sol. muricatum (4),
porte un fruit dont le sarcocarpe jaunâtre, très-développé,
est semblable par sa couleur, sa consistance et même par son.
goût, à la chair de nos melons. Aussi ce fruit porte-t-il dans le
pays le nom de Peppo ou Peppino de la tierra. Les Péruviens le
mangent avec délices. Le Sol. r/uitoense cultivé principalement
à Quito, dorme des baies qu’on nomme dans le pays Naranjitas
de Quito, c’est-à-dire, petites oranges de Quito, parce quelles
sont de la grosseur et de la couleur d’une petite orange dorée,
dont elles ont à peu près la saveur (5). Les femmes mettent
quelques gouttes de son suc dans une boisson appelée matte (6)*
Les Péruviens mangent encore les fruits mûrs du Sol. nemorense ,
fruits appelé's dans le pays Rocotito de monte (7) ; il ne paraît
pas que cette espèce soit cultivée.
D’après Commerson (8) , on mange à Madagascar les baies * 2 3 5 6 7 8
(t) Plukeiiet. Almagestum bo tan icum . pag. 351.
(2) F lo r . P e r . I I . p. 3i.*
(3) F lo r . P e r . I I . pag. 39.
F e u i l l . Obs. I I . p. 7 3 6 . — Flor. P e r . I I . p. 3 2 ,
(5) Feuillée. Oup. c it é . I I I . p .6 1 .
(6) F lo h P e r . I I . p. 36.
(7 ) F lo r . P e r . I I . p. 4©.
(8) M. Poiret. E n cy c lop . meth, IV * p. 304.