tivces , le Sol. esculentum (Sol. melongena. Z. I.™ édit.), e lle
Ly'cnpersicum esculentum (Sol. lycopersicum. Z.). J’ai examiné
un très-grand nombre de fleurs de ces deux plantes qui sont
cultivées en abondance dans nos jardins potagers, et qui, semées
toutes les années , se reproduisent toujours les mêmes ; je n’ai
jamais vu une seule fleur dans l’état simple, je veux dire, qui
eût le nombre de parties naturel aux espèces du genre. Dans
l ’une de ces espèces , le Sol. esculentum , connu vulgairement,
dans le midi de la France , sous le nom d’aubergine, j’ai
toujours observé des fleurs dont le calice et la corolle avaient
de six à neuf divisions ; un .nombre d’étamines égal à celui
des parties de la corolle; un pistil à trois ou quatre stigmates;
un style large sillonné qui paraissait résulter de la soudure de
plusieurs; un ovaire à plusieurs loges, ordinairement quatre
ou cinq , dont une se trouve dans le centre. A mesure que
l'ovaire se développe et devient fruit, le sarcocarpe, le centre
des cloisons et les placenta, prennent un grand-accroissement.
Alors les loges sont oblitérées, de telle sorte que, lorsqu’on
fait une section transversale à un de ces fruits qui a déjà
acquis un certain degré de développement, on croit, au premier
coup d’oeil, que les graines sont placées sans ordre dans la baie",
èt que celle-ci est à une loge; c’est une erreur que Touruefort
a faite. Mais , outre la dissection de l’ovaire, qui prouve clairement
que le fruit est à plusieurs loges, si on enlève le sarco-
carpe de la baie avancée en âge, on voit au-dessous les graines
rangées selon la longueur de quatre ou cinq placenta qui se
touchent, les parties latérales des cloisons étant oblitérées. La
partie E de la planche 3 , représente la dissection d’une fleur et
d’un fruit d’ aubergine; on peut y voir ce que je viens d’avancer.
Le phénomène dont nous venons de parler se rencontre,
avons-nous d it, dans le Lycopersicum esculentum , en français,
tomatte ou pomme d’amour. Dans celte espèce, on n’observe
que des fleurs dont le calice et la corolle ont depuis six jusqu’à
vingt divisions et plus ; jamais on n’en voit une seule qui offre
le nombre de divisions qu’ont les autres Lycopersicum , c’est-
à-dire , cinq. Le pistil, dans ces fleurs, est double, triple,
quadruple ou quintuple. Les anthères qui, comme je l’ai dit
ailleurs, sont soudées dans les espèces de ce. genre, les anthères
, d is - je , présentent autant de faisceaux distincts qu’il
paraît y avoir de fleurs soudées. Les baies qui sont tondeuses
et à plusieurs loges, présentent d’autant plus de bosselures à
l’extérieur, et de loges à l’intérieur, qu’il y a plus de fleurs
soudées ensemble (ij.
Ici le nombre des divisions ou des parties de la fleur n’est
différent de celui de cinq; qu’affectent ordinairement les fleuré
des Solanées, que par une circonstance particulière , la soudure
de ces fleurs. Dans d’autres espèces , ce nombre est différent
sans cette circonstance. Par exemple , les espèces du
groupe que j’ai désigné , à cause de cela , sous le nom de
Polymeris (a), ont un calice le plus souvent à dix divisions,
et toujours à un nombre de divisions plus considérable que cinq,
quoique le nombre de leurs anthères et celui des divisions
de la corolle soit cinq. La fleur entière de certaines espèces
paraît être constamment à quatre divisions ; celle de certaines
autres est tantôt à quatre ,' tantôt à six divisions.
Toutes les fleurs de Solanum sont inodores ; leurs corolles
affectent un grand nombre de couleurs; je n’en connais point
de rouges. -
Les étamines de nos plantes sont insérées sur la corolle, et
toujours en nombre égal à celui des divisions du calice et de
la corolle. Dans le genre Solanum , leurs filamens , ordinairement
très-courts , sont égaux dans la plupart des espèces ;
inégaux dans un petit nombre d’entre elles (3). Les anthères
s’ouvrent, comme nous l’avons déjà dit, par deux pores ter-
[ ( i ) V oy e z , p la n ch e 3 . pa r tie C*
i (a) V o y e z page 1^ 3 ..
(3 ) V o y e z pour exem ple p la n ch e 4 . j ig , 8.