alternativement, et la guérison s’en est suivie. Dans d’autres,
enfin ; aucun effet sensible ne s’esl manifesté. Ces observations
ne peuvent presque rien nous’ apprendre, parce qu’elles manquent
de l’histoire exacte et précise de chacun des cas dans
lesquels les effets ci-dessus rapportés ont été observés. D’après
le peu qu’en dit Carrère, il paraît pourtant qu’il a eu ici
à traiter des attaques de goutte simples et régulières.
Le célèbre Barthez a dit ( i ) , et il 'est d’accord sur ce point
avec les meilleurs praticiens : « Quand une attaque dé goutte
se forme, se développe et s’achève d'une manière facile et régulière,
sans que la fluxion douloureuse et la fièvre y soient assez
considérables pour présenter des indications majeures, on doit
suivre une méthode de traitement naturelle , dans laquelle les
moyens de régime et les remèdes tendent directement à favoriser
les opérations salutaires de la nature. » Dans les cas de ce genre,
je ne vois pas que l’action qu’a paru avoir la douce-amère,
dans les observations précitées , soit généralement indiquée.
Carrère rapporte encore les résultats d’un long usage de la
douce-amère chez des goutteux sujets à des paroxysmes , ou
très-fréquens, ou violens, ou longs. Ces paroxysmes ont diminué
d’intensité, de longueur ou de fréquence; la douce-
amère agissant, tantôt par les selles , tantôt par les sueurs, tantôt
par les urines. Les observations de notre auteur manquent encore
ici du degré de précision nécessaire pour qu’elles soient concluantes.
Il est possible que l’action de la douce-amère aitproduit
quelquefois d’heureux effets, puisque cette action est analogue
à celle que Barry a reconnu utile dans certains cas de goutte.
« Dans l’état qui précède immédiatement une attaque régulière
de goutte (2) , Barry dit que le poids du corps est toujours
augmenté par une suite de la transpiration diminuée. Barry
s’est assuré, par des expériences nombreuses, que si vers le
Çi) Maladies .goutteuses, I. p. 84.
(2) Barthez. Ouvragé cité, I. ^ ,80.
temps où l’on attend une attaque de goutte régulière périodique,
on ramène le corps par degrés à son poids ordinaire,
si on l’y entretient pendant tout l’espace de temps que l’attaque
a coutume de durer, et si l’on excite en particulier la transpiration.
par les frictions, l’exercice et les remèdes diaphoniques
d’activité modérée , on réussit ou à empêcher l’attaque qui
surviendrait, ou à la rendre beaucoup moins forte. »
Quoi qu’il en soit de la théorie de Barry, que je ne discuterai
pas ici, l’expérience doit lui avoir prouvé que l’excitation de là
transpiration était salutaire dans les cas dont il parle. Celle des
excrétions alvines et urinaires, peut avoir un effet analogue,
et la douce-amère, provoquant une de ces trois excrétions, aura
donc pu être avantageuse dans certains cas ; mais je le répète, les
expériences ne sont ni assez précises, ni assez nombreuses,
pour qu’on puisse en rièn conclure de certain.
Pleurésie et Péripneumonie. Haller (i) rapporte queBoërhaave,
son maître, conseillait beaucoup l’emploi de la douce-amère dans
la pleurésie et la péripneumonie.-Linné (2) dit que, dans la
Westrogothie, elle était souvent employée avec succès dans ces
maladies; mais je ne connais aucune observation qui vienne
à l’appui de ces assertions. Il est vraisemblable que la douce-
amère à laquelle on attribuait à celte époque des propriétés
anodines, était employée dans la première période de ces phleg-
masies, lorsqu’on cherche à modérer la violence des symptômes
par des .boissons calmantes et délayantes.
Phthisie pulmonaire. Boërhaave, Werlof, Sagar, ont beaucoup
recommandé la décoction de douce-amère dans la phthisie pulmonaire.
Carrère (3) rapporte plusieurs observations de ces
maladies, suites de la répercussion de dartres, guéries par la
décoction de notre plante. Celle-ci a agi, dans ces cas, en pro-
(1) Haller. Historia stirpium indigenarum Helvetioe. I, p. z/fi.
(1) Litm. A.mæn. acad. VIII, p, 72.
Ci) Ourrog. cit, pag. 8a.