Avoir obtenu des effets promplfc de la dôucé-àmèré mêlée ftvéè
la fleur de soufre. Les Seules observations dé combinaisons dé
douce-amère avec d’autres subslancfes , qui méritent de fixer
l’attention , sont celles de M. Fages, renfermées dans un mémoire
intéressant, in'séré dans le recueil périodique fie la Société
dé Médecine de Paris ( i ).
Ce praticien estimable a fait usage avec succès , dans le Iraite-
mentdes dartres, de l’extrait de douce-amère mêléavec le tarira te
de potasse antimonié. 11 a obtëfau de cette combinaison des effets
analogues à ceux que nous àvon's vu être la suite de l’administration
de la douce-amère Seule à forte dose ; mais ce's effets ont été
plus prompts. SeS observations offrent cela de singulier , que les
substances mélangées ont été données à une dose beaucoup pluS
forte qu’on n’a coutume de le faire, lorsqu’elles sont administrées
séparément. Ainsi, M. Fages a fait prendre , dans le principe , io
grains d’extrait de douce-amère, avec un demi-grain de tartre
stibié ; il a augmenté progressivement là dose de l’une et dé
l'autre substance , de manière que , dans un des cas qu’il rapporte,
au 47.' jour du traitement, le malade prenait par jour,
en une seule prisé, 10 gros d’extrait dë douce-amène et 10
grains de tartre émétique; dans une autre, le ryz.e jour du
traitement, l’extrait de ddùcè-amère fut donné eà la dose de
Sa gros , et le tartre stibié à celle de 32 grains par jour:
à la vérité, on divisait alors celte quantité en deu3r prises,
.une pour le malin et l’autre pour le soir.
L’exactitude de ces observations ne peut être mtse 'èn doute,
‘puisque M. Fagës, trop avantageusement connu pour qu’il soit nécessaire
dë rappeler ici son bon esprit d’dbservatidh j'puisqde M.
Fages, dis-je, a fait constamment préparer é't administrer , en &
, ( O R e c u e il périodique de la S o c ié té de Médecine de P a r is , rédigé par
S e c l i l lo t j e u n e , tom, I. pag. i 6 r , où se troupe un'mémoire sur li él'fïc a c ité
du tartre émétique combiné a u x e x tr a its de d ouce-amère et de rhus radiedns ,
d a n s le traitement des dartres-, p a r M . F a g e s .
présence, le mélange dont nous venons de parler. En recherchant
la cause du défaut d’une action très-intense de ce mélange administré,
on se fait naturellement les questions suivantes: l’extrait
de douce-amère a-t-il empêché L’action émétique du tartre stibié,
en agissant comme sédatif sur la partie du tube intestinal, dont
le tartre stibié provoque ordinairement le mouvement anti-
périslaltique ? Ou bien, .la douce-amère décomposç-t-elle chimiquement
le tarlrate de potasse antimonié, de telle manière
qge les substances qui résultent de cette décomposition , n’ont
pas de propriétés énj.é,tiques ? Ou bien , le défaut de pelle action
ne trouve-t-il sa caus.e que dans l'influence de l ’habitu,de ?
Nous allons successivement et brièvement examiner chacune
de ces hypothèses.
Aucune observation ne prouve que l’extrait d.e dou^e-amère
ait une action sédative : d’après cela , la première hypothèse
tombe d’elle - même- La seconde ne pourra êfire changée en
certitude, qu’autant qpe l'analyse chimique aura déterminé
l ’action réciproque^ des substances méfiées , ou du rpoins , réta,t
dans lequel se trouve^- dans ce mélange , le tàrtrate de potasse
antimonié ; et si celui-ci change de nature, la substance
à laquelle ce changement est dû. Quoi qu’il en soit , une
décomposition du lartrq stibié par l’extrait,de douce-amère, d’où
fine résulte que des substances qui n’ont pas l’action émétique,'
ne doit jamais être complète, puisque M, Fages rapporte que
dans un cas où fi a administré le mélange dont nous parlons,
le vomissement a constamment eu liçu à la suite de spn administration.
D’après ce fait, et considérant, qp outre, que
Brysbauc (1 ) dit avoir vu un honinie qui, qn prenant graduellement
le tartre émétique , était venu au point d’en prendre
10 grains à la fois, sans éprouver d’évacuation ; considérant
encore, que, dans les observations de M. Fages, le mélange
n’a été porté à une dose très-forte, que très-progressivement, 1
(1 ) Cette observation e s t rapportée p a r M . F a g ç s , oupr. çi$.