du Sol. anguivi. Celles du Sol. album serrent au même usage
en Chine (i). Au rapport de Thunberg (a), les fruits du Sol',
celhiopicum sont employés , au Japon , comme assaisonnement.
Leur saveur a quelque analogie avec celle des fruits de Cap-
sicum., mais est beaucoup moins forte.
Les fruits de tous les Lycopersicum sont doux et salubres. On
emploie beaucoup, comme aliment ou comme assaisonnement,
les fruits cuits de deux espèces : les Lyc. esculenium et cera-
siforme. On a choisi ces deux espèces sur les autres, vraisemblablement
à cause de la grosseur de leurs fruits. La première
est presque la seule en usage en Europe; on la cultive en grand
dans les jardins potagers de nos départemens méridionaux.
Le Lyc. cerasïforme est également cultivé pour l’usage dans les
deux Indes. Il paraît que tous les Lycopersicum sont indigènes
du Pérou; mais ce n’est pas bien prouvé pour l’espèce la plus
anciennement cultivée, le Lyc. esculenium.
Les baies des espèces de la section des morèlles sont douceâtres
et fades; elles sont généralement regardées comme vénéneuses.
Je ne trouve dans les auteurs , à l’appui de cette opinion ;
que trois observations d’empoisonnemens qu’on a cru occasionnés
par ces baies.
La plus ancienne de ces observations est celle de Caméra-
ïius, insérée dans les éphémérides des curieux de la nature
d’Allemagne (3); elle a été rapportée ensuite par la plupart
de ceux qui ont avancé que les baies des morèlles étaient délétères.
Une autre observation est rapportée par Gmeliu (4);
une troisième se trouve dans le traité de matière médicale de
M. Alibert (5). Les sujets de ces trois observations sont des
enfans qui avaient mangé certains fruits , qù’on a jugé être des 1 2 3 4 5
(1) Lonreiro. O ü p . cité. I , p. 139.
(2) Thunberg. Flora Japonica. p. 92.
(3) Dec, 2. arin. 6. 1688* appendiceï
(4) Flora Badensis Alsatica. I. p. 520.
(5) ƒ. p. 42a.
fruits de morelle noire, lorsque les accidens sont survenus. Les-
syroptômes qui se sont manifestés dans les deux premiers cas,
sont ceux qu’occasionne la Belladone : céphalalgie , douleur
ardente à la région épigastre, regard effaré, convulsion des
membres, tremblement des articulations, dilatation des pupilles,
troubles de la vue, etc. Dans le fait rapporté par M. Alibert,
l’enfant de huit ans qui avait mangé des fruits délétères dans la
journée, présenta, vers le milieu delà nuit d’après, les symptômes
suivans : coma et torpeur continuels, fièvre, nausées ,
envies de vomir et grande douleur à l’épigastre. Ou favorisa
le vomissement ; on fit prendre ensuite de la limonade pour
boisson, et le malade fut rétabli.
Je présume fort que, dans les deux premières observations ,
les fruits de XAtropa belladona ont été la cause de l’empoisonnement
; rien ne prouve, dans la troisième, que les fruits
de morelle noire aient été la cause de l’effet délétère observé :
ce que nous savons d’ailleurs des baies de cette plante , ej
de celles des Solanum de la même section , me poMe à croire
que ce ne sont pas ces baies qui ont produit les empoisonnemens
dont nous venons de parler.
Ainsi, en Egypte ( i) , on mange les fruits d’un Solanum qui,
d’après ce qu’en dit Forskal,est une espèce de morelle. Guérin (a)
rapporte que quinze grains de l’infusion de baies de morelle
noire n’ont fait aucun mal à quelques personnes. Spielmann (3)
fit prendre à trois convalescens, deux drachmes du sueexprimé
de ces baies, sans autre effet qu’une augmentation des urines.
J’ai mangé à plusieurs reprises une assez grande quantité de
baies de morelles sans aucun inconvénient.
J’ai fait prendre à un cochon de mer quarante baies de Sol.
nigrum, sans aucun effet sensible. Cent baies de Sol. villosum,
(1) Forsk. Oupr. dit. p. 46.
(2) Guérin. Plantoe venen. Alsat. d’après Haller. Help. I. p. 24g.
(3) Même oupr. d’après Murray , oupr. cit. I. p. 626,
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