donna , enfin, vers le 17.® jour de la maladie. Le lendemain ;
des sueurs parurent, et au bout de qualre.jours, les douleurs
eurent entièrement disparu. Cette dernière observa liera a de
l'analogie avec celle que rapporte Baillou ( 1 ) , et qui est si
connue-, de ce'Comte qui, atteint d’un rhumatisme, fut saigné
dix fois, prit des sudorifiques qui ne firent qu’empirer la maladie;
et celle-ci ne se termina qu’au bout du 6.® septénaire,
par une évacuation critique naturelle, une hémorragie nasale
très-abondante. 11 est très-vraisemblable, dans ces deux derniers
cas, que les moyens empl-ojés-n’ont fait qu’enrayer la marche
de la nature.
Je conclus de ce que je viens de rapporter j que les observations
que Carrère donne en preuve de l’efficacité de la douce-
amère dans les rhumatismes, ne sont pas du tout concluantes.
Lès évacuations critiques qu’il attribue à l’action de celle
substance , me paraissent être la suite des mouvement naturels
de la maladie; puisque , malgré l’usage de la douce-amère;
ces évacuations noot eu lieu qu’à des époques déterminées,
époques auxquelles elles ont lieu, lorsque la nature est abandonnée
à- ses propres forces.
Je vois dans Murray (2) queStarke, Pauliski, Soucelier, ont
publié , peu après Carrère’ , des observations qui tendent à
prouver l’efficacité de la douce-amère dans les rhumatismes.
Murray dit en avoir recueilli lui-même plusieurs qu’il a consignées
dans un petit écrit allemand. Je n ai pu me procurer ces
divers ouvrages. J’observerai qu’ils ont été publiés peu de temps
f i j An d egae en s is comes eo affectu p e r s e x integras hebdomad'es' laboraeit ,
denies missus sanguis , expertus est su d o r ijica , deterius J ia bu it; h ie Kwotor-
ragiis capipsjs olim qrat o b n a x iu s : tandem, quum n u llis morbus eess iss st
remedns , et- desperatus pen& J jo r e t , e c c e turn, edpipsa hcemorragfp. et, qpipo,
cr edentis opinion» major e s s e t, su pe roen it, ut d e fu n e r e eogitaretux;. cpnpaluit,
evacuate supra modum sanguine. G . B a l lo n i i opera omnia. 176 2 . IV . p. Zxq.
de Rheurrwtismo.
(2) Apparatus medicaminum. I. p, 607,
après celui de Carrère, c’est-à-dire, à une époque où les esprits
étaient prévenus en faveur de notre substance. Je ne connais
point d’observations d’auteurs postérieurs , qui soient venues à
l ’appui de celles de ces .premiers expérimentateurs.
Si nous admettons que , dans les cas rapportés par Carrère,
la douce-amère a été la cause de la guérison , elle aura constamment
agi en produisant une excitation qui a favorisé l’eX-
Crétiou cutanée. Dans quels cas de rhumatisme, doit-on chercher
à produire cette action ? Dans ceux où les seules forces do
l’individu ne suffisent pas pour que les mouvemens de la Dature
s’exécutent convenablement. Ce sera principalement, lorsque la
maladie tend à devenir chronique, ou lorsqu’elle l’est déjà devenue:
or, dans ces cas, Carrère avoue qu’il a vu la douce-
amère réussir rarement, et que souvent elle n’a produit aucun
effet. Donc, d’après les observations faites, la douce-amère
ne peut être employée avec avantage dans le rhumatisme ;
et lorsque l’action qu’elle a paru avoir dans cette maladie,
est indiquée , elle peut être remplacée avantageusement par
une foule de médicamens plus actifs , doQt l’action est mieux
reconnue.
Goutte. Quelques auteurs avaient indiqué la décoction des
tiges de douce-amère, comme utile dans la goutte; mais Carrère
est peut-être le seul qui ait fait connaître , quoique très-imparfaitement,
les faits sur lesquels il a appuyé sou assertion.
Dans cette maladie, il a donné notre médicament en décoction,
d’abord à la dose de 2 ou 3 gros, dose qu’il a progressivement
augmentée jusqu’à 6 , même jusqu’à 10 gros. Il l’a souvent administré
durant les paroxysmes, en y joignant l’usage abondant
du petit lait. A la suite de l’emploi de ces moyens pendant
quelques jours, il a obtenu les résultats suivans. Dans certains
cas, un cours d’urines abondant est survenu ; ces urines, d’abord
claires et limpides, sont devenues blanchâtres et épaisses; alors
les douleurs ont diminué, et par suite ont disparu totalemeut.
Dans d’autres cas, les sueurs et les urines ont été provoquées