
 
        
         
		ceux  qui  classent  les  médicamens  d’après  les  évacuations  qu'ils  
 provoquent, l’auront placée successivement dans les sudorifiques',  
 les  diurétiques ,  les  emménagogues  ,  etc.  (i).  D’après  l’opinion  
 qu’on  avait de son action  délétère ,  quelques auteurs l’ont  placée  
 parmi  les  poisons  (2).  Schwilgué  (3)  est  celui  qui  me  paraît  
 avoir  le  mieux  classé  la  douce-amère,  en  la  mettant  dans  les  
 toniques  qui  ont  une  action  autre  que  l’action  tonique.  On  
 sait que cet auteur entend  ici  par action  tonique ,  ce que d’autres  
 enleudent  par  action  excitante.  La  douce-amère  serait  beaucoup  
 mieux placée,  d’après son action , dans la classe des excitans  
 de  M.  Barbier  (4). 
 Des  Tiges  et  des  Feuilles  des  Marelles.  J’ai  désigné  sons  le  
 nom de Maurella,  le groupe de Solanum formé par le Sol. nigrum  
 et  ses  analogues.  Ce  groupe  est  si  naturel  que,  comme  je  l’ai  
 dit  ailleurs  (5) ,  plusieurs  des  espèces  qui  le  composent  ont  
 été  regardées,  par  un  grand nombre  de  botanistes  ,  comme  des  
 variétés  d’une  seule.  Je  crois  qu’elles  ont  autant  d’analogie  
 dans  leurs  propriétés  que  dans  leurs  formes. 
 Le  Sol.  nigrum  ,  appelé  vulgairement  Morelle  en  français ,  
 tire  son  nom  spécifique,  et  vraisemblablement  son  nom  français  
 ,  de  ses  fruits  ,  qui  sont de  couleur  noire;  c’est  èelui  des  
 Solanum de cette  section  qui  a  été  le  plus en  usage.  Son  emploi  
 paraît fort ancien  ,  puisqu’il  est extrêmement probable  que c’est  
 là  le çy«»oe d’Hippocrate ,  et une  des espèces de  de  Diosco-  
 ride-  et  de  Théophraste  (6). 
 D’après  ce  qu’en  dit Hippocrate ,  il  paraît que ,  de  son  temps, 
 (1)  Carmiaati.  Sygiene  ,  therapéutice  et materia medica.  1797. IV.  p.  27.  
 281.  359. 
 (2)  M.  Alibert.  Oup.  cit.  I.  p.  423. 
 (3)  Schwilgué.  Traité  de matière  médicale..a.®  édit.  T.  p.  363. 
 (4)  Principes  généraux  de  pharmacologie,  par M. J.  B*  G. Barbier. 1806.  
 (SJ  Voy.page  16. 
 (6)  Voy.  page  9. 
 on  attribuait  à  celte  plante  des  propriétés  sédatives  (t).  Celte  
 opinion  paraît  avoir  été  la  cause  de  ses  divers  emplois  dans  
 les  temps  postérieurs.  Ainsi,  Celse  (2)  a  recommandé  l’application  
 de  son  suc sur  la  tête  dans  les  phrénésies.  Boërhaavp (3)  
 vante  ce  môme  suc  appliqué  sur  les  aphlhes  de  la  langue.  
 Cæsalpin  (4)  dit  qu’il  a  été  employé  dans  l’inflammation  du  
 ventricule  et  des  autres  viscères ,  dans  l’ardeur  d’urines,  Au  
 rapport  de,  Linné  ,(5) ,  les  habitans  de  Golhlande  appliquent  
 sur  les  panaris,  le  mélange  bizarre  de  l’herbe  conluse  avec  
 de  la  toile  d’araignée  ou  du  lard  range.  Les-.Arabes  ,  au  
 rapport  de  Forskal  (6),  emploient  ,  dans  jes  plaies  par  brûlure, 
   le  suc  exprimé  des  feuilles  récentes  d’un  Solanum  que  
 ce  voyageur  désigne  sous  le  nom,  spécifique, de .nigrum ,  et  
 qui  paraît  une  espèce  voisine  de  celle-ci.  Ils  appliquent  les  
 feuilles  coutuses  de  celte  morelle  sur  la  peau  atteinte  d’une  
 maladie  inconnue  aux  Européens,  et  à  laquelle  les-Acabes  sont  
 sujets.  Cette  maladie,  qu’ils  désignent sous  le nom  de  bullce',  
 est  un  ulcère  rongeant  qui  ne  produit  point  de  douleur,  et  
 qui,  étant  guéri,  laisse  une cicatrice comme  celles des  boutons  
 de  variole. 
 Quelques  autres  morelles  ont  été  employées  dans  les  mèmès  
 vues  que  la  morelle  noire.  Sloane  (7)  rapporte  que  les  feuilles  
 d’une  espèce  qui  croît  à  la  Jamaïque,  sont  appliquées  par  les  
 habitans  de celle  région  sur  les  plaies  des  jambes ,  sur  les ger- 1 
 ( 1 )   H ip p .   ed.  Foé s .  s e c t.  5 .  de  naturâ  muîiebri.  p.  570.  Çu od   s i  û te r i  eue  
 partu  inflammatione  la b o r e n t ,   S o la n i succum  in   pudenda  irifundiici^  e t  ùob  
 ca lidu s  evaserit a lium   ajfundito. —   S e c t   4.  de v ictus   ratione.  p.  3 5 ÿ.  Solanum  
 réfrigérât et  in   somniis  veneris  ludibria  prohibet. 
 (2)  C .   G e ls .,  de  re  med icâ.  lib .  3 .  cap.  18. 
 (3 )  B o ë r h a a v e .   Morb.  nerp.  p.  3 4 1. 
 (4)  Cæ jsa lp ,  de  p la n tis .  p.  z i 3 .....................-  -  — .........— 
 (5 )  L in n .   Gothl.  resa.  p.-  209 .  d ’après  M u r r a y .   Oup. -c it. p.  624» 
 (6)  F o r s k .   F lo ra   Æ g ip tia co -a ra b ica .  p.  4 6 . 
 ( ~])  Ouvrage  cité.  I. y .  10 8 .  J   :