
 
        
         
		dans  certaines  maladies  de  la  peau,  la  décoction  des  feuilles  
 et  des  fruits  de  celte  plante,  combinée  avec  un  peu  de  sucre  
 et  de  chaux. 
 Les Péruviens emploient-la  décoction  ou  l’infusion  du  crispum  
 sous  le  nom  de  Nâtre ,  dans  certaines  fièvres  inflammatoires  
 qu’ils  appellent  Congos  et  Chavalongos (i)  ;  ils  se servent  aussi  
 des  feuilles  du  Sol. Albidum ,  qu’ils  appliquent  sur  les  ulcères  
 chancreux  (a). 
 Rai  (3) donne  le  suc de  l’herbe  du  Lycopersicum  esculentum  ,  
 comme  utile  dans  le-commencement  de certaines ophlhalmies. 
 On  ne  voit  dans  ce  que  nous  venons  de  rapporter, que des  
 procédés de  l’aveugle  empirisme,  trop  peu circonstanciés pour  
 qu’ils  puissent  nous  apprendre  rien  de  précis  sur les propriétés  
 des  substances  dont  il  y-est  fait  mention.  Passons  maintenant  
 aux  espèces  dont  les  tiges  et  lés  feuilles  ont  été  employées  
 d’une manière  plus  rationnelle,  et sur les propriétés desquelles  
 anus  avons  quelque  chose  de  plus  positif.  Ces  espèces,  eu  bien  
 petit  nombre  ,  sont  le  Sol.  dulcamara  et  quelques  autres  de  la  
 section  des  Morelles.  Je  parlerai  d’abord  du  Sol.  dulcamara  ,  
 celui  dont  on  a  faille  plus  d’usage  en  médecine. 
 De  la  douce-amère.  Il  n’est  pas  clair  que  cette  plante  fût  
 connue  des  anciens  et  fût  employée par eux  ,  comme  l’ont  dit  
 quelques commentateurs.  Nous  n’entrerons  pas dans  la discussion  
 des  opinions  â  cet  égard  ,  parce  que  nous  n’en  apprendrions  
 rien  de  plus.  Après  la  renaissance  des  lettres ,  on  s’en  
 servit  d’abord  à  l’extérieur;  par suite elle  fut administrée  intérieurement. 
  Boërhaave  et son  école  la  vantèrent.  Peu  employée  
 du  temps  de  Linné,  cet  homme  célèbre  rappela  l'attention  
 sur cette  plante (4)  ,  et  sans  rapporter ce qù’en  avaient  dit ceux 1 2 3 4 * 
 (1)  Flora  Peruviana.  Ouvrage,  cité.  II.  p.  3i. 
 (2)  Même *ouvrage.  p.  4.0. 
 (3)  Raii  h istoria  gen.  plant.  III.  p.  675. 
 (4) Materia  medica.  p.  3ü.  —-  Amoenitates  academicoe.  IV.  p. 3<).— Idem 
 VIII.  p.  63, de  dulcamara• 
 qui  l’avaient  précédé,  la  conseilla  dans  les  divers  cas  pour  
 lesquels  elle avait  été  mise  en usage.  Sauvages,  d’après  Linné,  
 l’employa et  la  vanta  beaucoup.  L’autorité  et  l’exemple de Sauvages  
 ne favorisèrent  pas  peu  son  usage en  France.  Razoux  (i),  
 Carrère  (a)  ,  Bertrand  de la Grésie  (3)tp  etc.  etc.  ,  ont  fait  connaître  
 ensuite,  dans  des écrits particuliers,  le  résultat de  leur  
 observation  à  ce  sujet. 
 Lorsqu’on  jette  les  yeux  sur  ce  qu’ont  dit  les  auteurs  des  
 propriétés  d’une substance  quelconque  employée  en  médecine,  
 on  serait  d’abord  tenté  de croire  que  c’est  une remède presque  
 universel.  Ce  qu’on  a  dit  des'nombreux  usages  d’un  seul  médicament, 
   contraste merveilleusement  avec  le  nombre immense  
 des  substances  employées  comme  telles.  Lorsque  l’attention  se  
 dirige  sur  ce  point  ,  on  est  tout  de  suite  porté  à  penser  que  
 celle partie  de l’art  de  guérir  ,  qui  traite  des  effets  des  médi-  
 camens  ,  a  été  long-temps  traitée  avec  peu  ou  point  dé  philosophie. 
   On  ne  tarde  pas  à  vérifier  ces  conjectures,  par  
 l ’examen de ce qui  a  été fait  sur chaque substance en  particulier;  
 on  voit  à  tous  les  pas,  que  l’ignorance ,  -le  charlatanisme  et  
 les  opinions théoriques  ,  ont  ici  plus  souvent dirigé  les  hommes  
 que  l’expérience  et  la  raison. 
 .  ■ Ce  que  nous  venons  de  dire  des  médicamens  en  général ,  
 s’applique  parfaitement  à  la  douce-amère en  particulier.  Si  l’on  
 en  croit  les  auteurs  ,  quinze  à  vingt  maladies  doivent  céder  à  
 l’action  de  cette  substance.  Analysons  ce  qui  a  été  rapporté.1’ 
 Nous  avons  dit  que  la  douce  -  amère  avait  été  employée  à  
 l ’extérieur  et  à  l’intérieur.  Ce  sont  presqu’exclusivement  les  
 médecins  des  16.6  et  17.'  siècles,  qui  ont employé  cette  plante 
 (r)  Lettres  et  Mémoires  de  médecine ,  à  la  suite  des  tables  nosologiques  
 et  météorologiques.  1767. 
 (2)  Traité  des  propriétés ,  usages et  effets  de  la  douce-amère,  ou  Solanum  
 Scandens.  An 7. 
 (3)  Mémoires  ei  observations  de médecine-pratique.  i8o5.