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 duclion  par  graines ;  les  espèces  de  Linné,  Valeriana  locusta  ,  
 Astragalus Iragacanlha -,  dans  chacune  desquelles  on  a  reconnu  
 un  grand  nombre  d’espèces  confondues  ,  en  sont des exemples  
 frappans. 
 Avec  les  botanistes  modernes ,  j’ai  constamment  pris  pour  
 espèce,  toute plante  qui  se  distinguant  de  toutes les  autres,  se  
 conserve  toujours  la  mêmd  dans  la  reproduction  par  graines;  
 c’est-à-dire ,  dont les  graines semées reproduisent constamment  
 des  individus  pareils  à  la  plante-mère.  Ainsi,  par  exemple  ,  
 comme  Wildenow  l’a  fait  en  dernier  lieu  ( i ) ,  j'ai  iconsidéré  
 comme espèces,  plusieurs des  plantes  que  Linné avait réunies au  
 Solarium  nigrum  comme  variétés.  Plusieurs  d’entr’elles étaient  
 regardées  comme  de  véritables  espèces  ,  par  les  botanistes  
 antérieurs  à  Linné.  Celui-ci  les  réunit  en  une  seule,  parce  
 qu’elles  ont  beaucoup  de  rapport entr’elles,  et qu'elles lui  paraissaient  
 des  hybrides.  Il  netlit  pas  sur  quoi  il  fonde  cette  dernière  
 opinion  (a).  Quelque  déférence que j’aie pour les  opinions  
 de  Linné,  je  crois  d’abord  ,  que  parce  que  ces  espèces  ont  
 beaucoup  d’analogie  entr’elles ,  il  ne s’ensuit  pas qu’elles soient  
 la  même-;  cela prouve  seulement  qu’elles forment le noyau  d’un  
 groupe  distinct parmi  lesSolanum.  En  second  lieu,  je  ne erois  
 pas  du  tout  qu’elles soient  hybrides,  par la  raison  qu’elles sont  
 pour  la  plupart  de  pays  très  diffère ns ,  et  que  depuis  que  nous  
 les  cultivons  dans  nos  jardins,  elles  n’ont  pas changé  et  n’ont  
 pas  produit  d’hybrides.  La  plupart  des  botanistes  rie  l’épole  
 Linnéene ont, à l’exemple de leur maître ,  distingué ces  plantes  
 en  les  regardant  comme  des  variétés  du  Solarium  nigrum  et en  
 disant  tous que ces  variétés  se  conservaient dans la  reproduction  
 par  graines.  Ce  sont  donc  des  espèces  ,  et  il  n’en  est  point  
 qui  méritent  mieux  qu’elles  d’être  considérées  comme  telles , 1 2 
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 (1)  Énumeratio  plantarum  Tiorti  bot.  Be rolinensis.  p.  2 3 6 . 
 (2)  Voici  tout  ce  que  dit  Linné' à  cet  égard.  Totparietates  videntur esse  
 hybrider  proies.  Spec.  plant. 1.  p. 266» 
 püîsqu’ici  une expérience  de  plus  d’un  siècle  prouve qu’elles ne  
 changent  pas ,  et  que  tous  les  botanistes  les  ont  distinguées ,  
 qu’ils  les  admissent  comme espèces  ou  comme  variétés. 
 Quant à la nomenclature,  j’ai suivi  les  règles d’après lesquelles  
 se  dirigent  les  botanistes  les  plus  exacts.  Lorsqu’une  éeule  et  
 même  espèce  a  été décrite  par  diveçs  sous  des  noms  differens,  
 j’ai  conservé  à  cette  espèce  le  nom  plus  ancien  ,  à  moins  que  
 ce  nom  n’impliquât contradiction  avec la  plante. Ayant  reconnu,  
 par  exemple ,  que  le  Solarium  lorvurri de  Swartz ,  le  Solarium  
 ferrugineum de Jacquin ,  le Sûlanum ficifoliumA'Orlega,  n’étaient  
 qu’une  seule  et  même espèce,  j’ai conservé à  celle-ci  le  nom de  
 toroum qui ëst le plus ancien,  et  j’ai rapporté les  autres  en  synonymes. 
  Lorsqu’un  même  nom  a  été  donné  à  plusieurs espèces  
 différentes,  j’ai conservé  ce nom à l’espèce la  plus  anciennement  
 décrite ,  à moins qu’il ne fût inconvenant. Ainsi, quatre Solanum.  
 étaient  décrits  sous  le  nom  spécifique  de  scabrum-,  j’ai  conservé  
 ce  nom  à  l’espèce  la  plus  anciennement  connue ,  celle  
 décrite  par  Vahl,  et j’ai  changé  celui  des  autres. 
 Je  n’ai  jamais  changé  de  nom  que  dans  les  cas  précités-,  et  
 dans  celui  où  le  nom  impliquait  contradiction  avec  l’espèce  
 nommée.  J’ai  eu  bien  peu  de  ces  changemens  à  faire.  J’ai  
 substitué,  par exemple,  le  nom  de Solanum hermanni,  à  celui  
 de Solanum sodomeum ,  parce  que la  plante qui  porte  ce dernier  
 nom  spécifique  est  indigène  du  Cap  de  Bonne - Espérance  ,  
 et  que  nous n’avons  aucune  preuve  qu’elle  croisse en  Judée. 
 Cherchant  à  connaître  tout  ce  qui  a  été  fait  jusqu’à  ce  jour  
 sur  les -Solanum ,  j’ai  mis  tous mes  soins  à  faire  exactement la  
 synonymie. Mais certaines  espèces ont été décrites d’une manière  
 imparfaite  ,  ou  n’ont  été  que  simplement  désignées  par  une  
 phrase,  et  ce  que  nous  savons  d’elles  ne  suffit  pas,  soit  pour  
 les  rapporter  d’une  manière  sure  à  des  espèces  bien  connues,  
 soit  pour  les  considérer  comme  des  espèces  distinctes.  Je  
 n’ai  pas  cru  devoir  passer  sous  silence  ces  espèces  douteuses,