rcm'ent, l’ont portée à une plus grande dose. Quarin (i) joignait
à deux livres d’une décoction de deux onces de tiges, une once
d’oxyrael scillilique et une once de sirop d’hysope. Fouquet (a.)
a fait un très-grand usage de l’extrait qu’il donnait à grande
dose dabs l’hôpilal militaire de Montpellier. Dans les observations
de Bertrand de la Grésie (3) ^ on voit que soixante à
soixante-deux grains d’extrait ont été administrés dans le principe,
avec une ou deux onces de tigps en décoction dans deux
pintes d’eau réduites à moitié, et cela sans le moindre symptôme
alarmant. Il est bon de considérer que les sujets des observations
de la Grésie, étaient des militaires d’une constitution
robuste.
L’extrait de douce-amère paraît avoir cet avantage sur la
décoction des tiges, qu’en l’employant on évite les inconvé-
niens d’une décoction mal faite ; mais, d’après ce que dit Carrère,
il agit d’une manière moins prompte que la décoction. D’un
autre côté, l’intensité d’action de l’extrait doit varier d’après
la manière dont il a été préparé, et on n’a pas encore déterminé
d’une manière exacte son mode de préparation. D’après
cela , il n’est pas possible de^décider dans l’état actuel , lequel
de ces deux modes d’adminislration est le plus avantageux.
- On a observé (4) que la douce-amère des régions méridionales
est plus active que celle des. régions septentrionales ,- que celle
qui est cultivée dans les jardins, l’est moins que celle qui est
sauvage ; que celle qui croît dans les lieux bas et humides ,
vaut moins que celle qui vient dans les endroits secs.; que
celle qui est cueillie dans les temps humides et pluvieux, est
beaucoup moins active que celle qui est cueillie dans des temps
secs ; enfin , que les tiges sèches valent mieux que les tiges
tout-à-fait fraîches : d’où l’on doit conclure , que les propriétés
( i) Oup. cité. p. 344.
(3^ D'après M. Baumes. Oup. c i t é p . 289.
(3) Oup. cité. l . c .
(4) Carrère. Oup. cit. p. 102.
de la doucè-amère ne résident pas dans les parties qui sont
entraînées par l’eau qui s’évapore spontanément. Gomme nous
savons d’ailleurs que les liges de douce-amère séchée sont
beaucoup plus amères que les tiges fraîches , ; nous pouvons
conjecturer, en attendant que l’analyse chimique et l’expérience
nous le démontrent, que les propriétés actives de celte substance
sont dues en grande partie au principe de son amertume.
11 s’ensuivra de là, que toutes les fois . qu’on voudra obtenir
une action un peu intense, on devra préférer la décoction à
l’infusion , celle-ci se chargeant à peine du principe de l’amertume
, celle-là s’en chargeant beaucoup.
D’après ce que nous avons dit ci-dessus, on voit que la
douce-amère a été administrée à des dosés très-variées. C’est au
praticien à la régler dans les divers cas qu’il a à traiter,
d’après l'intensité d’action qu’il veut obtenir. La pratique la
plus générale est de commencer'son usage par quatre gros de
.tiges en décoction dans une livre d’eau , en augmentant progressivement
à mesure que le malade s’habitue à son action ; lorsqu’elle
ne peut être supportée aisément seule , on la mitige avec
du lait ; c’est ainsi que la conseille de nos jours M. Swediaur (i).
En général , on ne la porte pas à assez forte dose ; il conste
pourtant des observations recueillies , qu’elle n’a souvent eu
un succès marqué, qu’administrée à grande dose et d’une manière
soutenue.
On a employé la douce-amère combinée avec d’autres substances.
Carrère (a) l’a administrée avec l’alkali volatil concret,
le séné , l'antimoine cru , la gomme de gayac , etc. Les effets
de ces combinaisons ayant été ceux que produisent ces dernières
substances seules , on ne peut rien conclure , pour la
douce-amère , de ce qu’il dit de ces combinaisons. Poupart dit 2
ti) Pharmacopoea syphilitica. p. 26. à la suite du i.er vol. de son traité
de_s maladies vénériennes. 6.me édit.
(2) Oupr. c it. p. u t et 112.