terreno, fresco ed umido , le patate portate nuooamenle auâ di
Spagna e Portogallo dai Rea. Padri Carmelitani Scalzi , corne si
piantano gli uopoli delle canne.
D’après ce que je viens de rapporter, je crois être autorisé
à penser : que les pommes de terre ont été introduites en
Europe parles Espagnols, qui les avaient apportées du Pérou,
avant que Raleigh les eut apportées delà Caroline; qu’à cette
dernière époque , celles qui provenaient des introductions espagnoles
élaieüt cultivées dans quelques' coins de l’Espagne et
de l’Italie ; que celte plante se répandit dans le reste de l’Europe,
principalement de celles apportées en Angleterre, où elles furent
d’abord cultivées en grand.
Leur introduction chez chaque peuplade a eu lieu avec plus
ou moins de rapidité. C’est de 1714 en 1724(1), qu’elle s’est
répandue dans la Souabe , l’Alsace et le Palatiriat ; en 1767 , en
Toscane (2) ; avant 1730, dans le canton de Berne (3) , etc.
Leur culture s’est propagée à des époques très - différentes
dans les diverses parties de l ’ancienne France. Par exemple ,
depuis très-long-temps elle était extrêmement répandue dans la
Lorraine et le Ljonnais , et ce n’est que depuis une quarantaine
d’années qu’on l’a connaît dans les montagnes des Cevennés (4),
où elle est aujourd’hui une des bases de la nourriture du peuple.
Il ne serait pas très-difficile défaire l’énumération de l’époque
de l’introduction de celte plante dans chaque contrée ; je crois
que nous trouverions .,'qu’en général le retard à cette [introduction
a été en raison directe de l’ignorance des peuples et
des préjugés qu’elle enfante ou qu’elle perpétue.
C’est principalement à M. Parmentier qu’est due la généra-
(1) Gmelin. ■Flora Badensis. I. p~518.
(a) Targ-ioDÎ. I. c.
(3) Dictionnaire encyclopédique. Supplément. IV.
(4) Je dois ce fait à l’estimable M. Vignolles , procureur-impérial près
le tribunal de première instance de Milhau , département de l’Aveyron*
lisation de sa culture en France. Ce vénérable philantrope
qui n’a jamais vu dans ses nombreux travaux que l’utilité générale
, n’a cessé pendant long temps de faire connaître les grands
avantages de ce précieux végétal, et de combattre les préjugés
mal fondés de l’ignorance (1). Il était déjà parvenu, avec beaucoup
de peine et après plusieurs années , à le propager dans un assez
grand nombre de lieux ; lorsque l’affreuse disette , suite des
troubles de la révolution française , rendit lout-à-coup sa culture
si générale, qu’aujourd’hui le commun des hommes le croit
indigène de nos climats. 11 serait tout-à-fait superflu de rappeler
ici les motifs sur lesquels se fondaient ceux qui s’opposaient,
dans le temps , à l’extension de sa culture. M. Parmentier et
ceux qui comme lui en sentaient toute l’importance, réfutèrent
alors ces objections d’une, manière victorieuse, et depuis
cette époque , l’expérience générale les a faites totalement
oublier.
La facilité avec laquelle la pomme de terre se propage en
abondance dans presque toutes les régiobs , est la cause de
ce qu’elle est aujourd’hui si généralement répandue. Elle est en
effet cultivée dans presque toales les parties connues de la terre;
sous les tropiques et dans les plaines de la Sibérie ; à 36oo mètres
( iç36 toises ), d’élévation au-dessus du niveau de la mer dans
le Chili (2), et dans les environs de Quitto , qui, presque sous
l’équateur , ne sont qu’à 870 mètres ( 200 toises ) au-dessus du 1
(1) L’anecdote suivante donne une idée de l’ardeur avec laquelle M.
Parmentier travaillait à l'introduction de la pomme de terre. On assure
qu’il affermait des terres dans les environs de Paris, pour y cultiver ce
végétal et le répandre. Le préjugé contre cette introduction était.si grand
alors , que personne n’acceptait les pommes de terre qu’il offrait. Il sut
que quelques personnes lui en volaient pour les manger; il en fut charmé,
et continua à en planter pour qu’on lès lui volât, pensant bien que l’expérience
des voleurs contribuerait à vaincre le préjugé établi.
(a) M. de Humbolt, Ouvrage cité. p. 37.