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 de  la  manière  suivante  une  préparation  qu’ils appellent  Papa  
 séea.  Ils  font  cuire  la  pomme  de  terre  daus  Feau,  la  pèlent,  
 l’exposent  au  serein et ensuite  au  soleil,  jusqu’à ce qu’elle Sort  
 sèche. 
 On  a  employé  en  France  et  surtout en Allemagne  à  peu  près  
 le  même  moyen  (a).  Après  avoir  fait  bouillir  le»  pommes  de  
 terre,  on les coupe par  tranches,  ou< on  les  réduit  en  pâte  à  
 laquelle  on  donne  la  forme  qu’on  vêtit!  on  les  fait  ensuite  
 Sécher  à  l’étéve,  au soleil ou  au  four.  Elles  acquièrent la  transparence  
 et  la  sécheresse  de  la  corné.  Cette  péfè  ainsi  séchée  
 se  casse  net,  n’attire  pas  l’humidité  de  l’air,  se  réduit  difficilement  
 sous  l’effort  du  piton,  produit  par  cé  moyen  une  
 poudré  blanchâtre  et  sèche ,  semblable  à=  celle  de la  gemme  
 arabique,  se  dissout  dans  l’eau  et  lui  rfontte  une  Consistance  
 muqueuse.  Telles  sont  ses  propriétés  générales  qui  doivent  la  
 faire  regarder  cemmé  un  véritable  snlep.  C’est  ea  les  faisant  
 dissoudre  dartsl’ead,  qu’on  se  sért  des  deux  préparations  dont  
 nous  venons  de  parier. 
 Un  second  moyen,.avons-nous  dit,  dé  eohserver  la  partie  
 alimentaire  des  pommes  dé  terre,  la  fécule,  ésf  de  séparer  
 cette  dernière  des  autres  principes  conslituans  de  eés  tubercules. 
   Le procédé à employer pour cela  est  extrérberlietH  siroplé  
 et  connu  de  tout  le  monde.  Il  consiste'' à ' fédüiré  en  pulpe,  
 au  moyen  de  râpes,  ou  de  machines  faites  â  ces  fins (S)  ,  les  
 pommes  de  terre  préalablement  bien  lavées,  à  étendre d’eau  
 celte pulpe,  et à  filtrer au  travers  d’un  tamis.  L’eau  entraînant 
 OJ  Éxtmit  g-uné  iéttfe Üe  M. Dombay d  M.  Du ehesne,  écrite  de  Limu,  
 le  to ntéi  tf/lf ,'ïâi» tdiagëHei pÿmfhüs te téire cfihz tesPéruviens. Ket eætrait  
 est msréré dans  ie  rÿ,*  toi.  Su fmatobt  éh p'hyétjTté.anfi'éè  i’jZî. 'pag. 82. 
 W   Pai'Bienliér,  Recherches  sur  Us  têgêtttux  téo k rfh um .  pig.  jort. 
 (3)  Voyez pour le*procédés particuliers :  PftrMémiéV,  ‘oétvragè Cité.  Batlttri?.  
 JÈlétnens  de  pharmacie.  8.'  édition  t j9?,  1.  pagi  jyz.  ' 
 toute  la  fécule,  ne  laisse  sur  le  tamis  que  la  partie  fibreuse  
 de  la  racine.  La  fécule,  par  sa  pesanteur,  gagne  le  fond  du  
 vase dans lequel est l’eau  qui  la tenait  en  suspension.  On  décante  
 icelle  eau  surnageante  qui  est  d’une  couleur  rougeâtre,  et  on  
 trouve  , au  fond  du  vase,  la  fécule  qui  n’a  besoin  alors  que  
 d’êtrè  lavée  et  desséchée. 
 Les Péruviens appellent Chunno(i)  , la fécule qu’ils  obtiennent  
 de  la  manière  suivante.  Ils  font  geler  la  pomme  de  terre  et  
 la  foulent  ensuite  au  pied  pour  lui  .ôter  son  épiderme.  Ainsi  
 préparée,  ils  la  mettent  dans  un  creux  sur  lequel  passe  une  
 eau  courante,  et la  chargent  de, pierres.  Quinze  à  vingt  jours  
 après, ils  sortent  de  l’eau  ce  qui  reste  de  la  pomme  de  terre;  
 c’est  un  véritable  amidon  quils  exposent  au  soleil et  au  serein  
 jusqu’à  ce  qu’il  soit  sec. 
 On  peut  sc  servir  de  la  fécule  de  pomme  de  terre  pour  
 presque tous les usages auxquels on emploie l’amidon de froment.  
 Il  est  bars  de  mon  .sujet  d’énumérer  ces  divers  usages.  Je  
 passerai  aussi:sous  silence  la multitude de préparations culinaires  
 dont  les  pommes  de  terre  en  nature  sont  l’objet. 
 On  sait  combien  leur  «sage  comme  aliment,  est  anjiome.d’hui  
 répandu.  Si  àiesqpéwenc*«lasait pas  appffisàiles eonnaitred'ene  
 manière avantageuse  sous ce  dernier  rapport,  leur  nature  chimique  
 kt (tiquerait -assez  Le »es propriétés  alimentaires.  Bouillies  
 simplement  dans  l’eau  ,  elles  manquent  un  peu  de  la  saveur  
 nécessaire pour  lêine agréables  au  goût-et  stimuler 060 vonable-  
 ment  les  organes  digestifs.  On  .remédie  à  ce  léger  inconvénient, 
  -en les-fa-rsairt-cuire-avec vne petite q-uerH-Hé-de-sel-commua  
 ou  de  tout  autre  condiment. 
 Un  des usages les  plus importons  des pommes  de  terre ,  dans  
 les  pays  où  une  longue  habitude a  rendu  nécessaire  l’usage du  
 pain ,  est  de  servir, dans  les  temps  de disette,  à la fabrication 1 
 (1)  Pet.  Cieça.  apud  Clus.  I,  c. — Dombay.  ouvrage .cité.